Lorsque vous maintenez vos ressentiments envers une autre personne, vous ĂȘtes liĂ© Ă cette personne ou cette situation, par un lien Ă©motionnel qui est plus fort que lâacier. Pardonner est la seule façon de dissoudre ce lien et atteindre la libertĂ©Catherine PonderJe tâĂ©cris cette lettre, mĂȘme si je sais que tu ne la liras jamais. Tu mâas fait du mal, beaucoup de mal. Dans la nature, il nây a pas de justice et je continue Ă souffrir. Mais aujourdâhui, jâai compris que quelque part, je devais arracher en moi le profond chagrin que je ressens et câest ce que je vais me mĂ©fie de la rancĆur parce que ce nâest pas une bonne amie, câest pour cela que je ne la veux pas avec moi. En plus, la rancĆur nous mĂšne Ă ressentir de la peur et câest prĂ©cisĂ©ment ce que je dois faire disparaĂźtre. Ce nâest pas que jâai peur de toi, câest que jâai peur de revivre ma souffrance et de retomber dans la mĂȘme consĂ©quent, jâai dĂ©cidĂ© que je devais y faire face, me mettre face Ă toi et tout ce que tu signifies, et me faire valoir. Si je parviens Ă rĂ©duire cette peur, je serai capable de rĂ©duire toutes les tâaimais et je te faisais confiance. En fait, je ne demandais rien dâextraordinaire, mais si jâavais su, je nâaurais pas permis que tu me fasses du mal. Je nâoublierais jamais cette douleur insupportable et tout ce que tu mâas appris malgrĂ© tout. Au bout du compte, je dois te remercier pour quelque appris que tu es incapable de donner Ă quelquâun quelque chose quâil ne veut pas recevoir. Tu as eu le luxe de me le faire savoir de maniĂšre trĂšs claire. Jâai Ă©galement appris lâimportance de savoir ce qui ne va pas et ce qui te consomme dans ta me suis rendue compte que tu Ă©tais tant nuisible pour moi que tu ne mâas pas laissĂ© avancer pendant le dit le proverbe, la vraie haine est le dĂ©sintĂ©rĂȘt et lâassassinat parfait est lâoubli. Je ne vais pas jeter une pierre vers le haut, car ce qui est probable câest quâelle me tombe sur la tĂȘte. Cela ne mâapporterait certainement pas le bonheur, mais au contraire ajouterait de la misĂšre Ă ma vie sans dit que saigner ne fait pas mal, que câest plutĂŽt agrĂ©able, comme si tu te dissolvais dans de lâhuile et que tu respirais trĂšs profondĂ©ment. Il se passe la mĂȘme chose avec la douleur de lâĂąme, car en quelque sorte elle tâanesthĂ©sie et tu nâes pas conscient de ce qui est supposĂ© ĂȘtre bien pour toi, jusquâĂ ce quâil soit trop suis peut-ĂȘtre entrain dâĂ©crire ces lignes avec des larmes de sang et de profonde douleur, mais je suis en train de prendre le commandement et de mâhabituer au gouvernail parce quâil est venu le temps dâaller plus loin et de surmonter ce que tu as provoquĂ© en dois te dire que je tâĂ©cris ces mots parce que derriĂšre mon courage, il y a une grande tristesse, une humiliation infinie et une profonde sens que je marche au-dessus dâun volcan tandis que ma vie ne tient quâĂ un fil, je dois donc laisser tomber le lourd fardeau que je suis supposĂ©e charger avec ce que tu as occasionnĂ© dans mon ĂȘtre nâai pas besoin de grand chose pour me sentir bien, mais câest pour cela que je dois Ă©vacuer toute cette douleur. Ă partir dâaujourdâhui, je ne te tiens plus aucune rancune, colĂšre ou rage, car je ne veux pas encombrer mon coeur de sentiments inutiles. Toute expĂ©rience douloureuse enferme Ă lâintĂ©rieur une graine de la croissance et une rĂ©alitĂ©, aujourdâhui, je me suis demandĂ© si je pouvais faire quelque chose de louable, alors jâai dĂ©cidĂ© dâĂ©crire. Cette lettre nâest pas pour toi, elle est pour moi, parce que je dois libĂ©rer mes Ă©paules de ce ne veux pas quelque chose de nĂ©gatif dans ma vie et je me suis rendue compte que tu Ă©tais lĂ , tout comme la maniĂšre dont tu me fais me suis aperçue que rĂ©flĂ©chir sur toi est le plus grand acte dâamour-propre que je peux mener Ă bien. Aujourdâhui, je peux dire que tu me rends un grand service, parce que maintenant plus que jamais je mâ sais que je ne veux pas faire de mon corps la tombe de mon Ăąme, que je peux faire face Ă tout ce qui est en moi. Il ne faut pas avoir peur de vivre parce que tout consiste Ă de Marc Little et Larissa Kulik
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Dans son stimulant essai, Deviens ce que tu es », le philosophe Dorian Astor, spĂ©cialiste de Nietzsche, dĂ©voile les ressources et les malentendus de lâune des plus cĂ©lĂšbres formules de lâhistoire de la philosophie. Un plaidoyer pour la grande santĂ© nietzschĂ©enne, plus que jamais nĂ©cessaire. AttribuĂ©e Ă Nietzsche, qui lâavait lui-mĂȘme empruntĂ© Ă Pindare, la formule âdeviens ce que tu esâ a la puissance contagieuse dâune injonction contemporaine dont chacun pressent vaguement lâenjeu, par-delĂ son Ă©trange opacitĂ© une invitation Ă sortir de soi, Ă sâaffirmer dans un Ă©lan vitaliste et crĂ©atif. Mais est-ce si simple ? Pour Nietzsche, devenir ce que lâon est suppose que lâon ne pressente pas le moins du monde ce que lâon est. Comment sây retrouver alors ? Devenue un stĂ©rĂ©otype de lâhistoire de la philosophie, cette phrase est pleine de points aveugles, comme si sa forme quasi poĂ©tique crĂ©ait quelques malentendus et nĂ©cessitait quelques Ă©claircissements. Câest prĂ©cisĂ©ment ce Ă quoi se livre le philosophe Dorian Astor, spĂ©cialiste stimulant de la pensĂ©e de Nietzsche, comme en tĂ©moignait son beau livre, paru en 2014, Nietzsche, la dĂ©tresse du prĂ©sent Gallimard. Dans ce nouvel essai, Deviens ce que tu es. Pour une vie philosophique Autrement, il dĂ©plie la formule mythique pour en dĂ©voiler les ressources autant que les piĂšges. Avec finesse, Dorian Astor nous suggĂšre que devenir ce que lâon est, câest surtout une maniĂšre de ne pas trop se poser la question âqui suis-je ?â ; câest surtout une maniĂšre de traverser lâensemble de ses devenirs, câest-Ă -dire âexpĂ©rimenterâ. Sensible Ă la philosophie du devenir et Ă la question de lâindividuation, Dorian Astor revient ici sur lâhistoire de cette formule cĂ©lĂšbre, tout en rappelant en quoi la pensĂ©e de Nietzsche, encore rejetĂ©e par beaucoup de penseurs, compte dans notre prĂ©sent. Comme le rappelle un autre ouvrage collectif quâil a dirigĂ© avec Alain Jugnon, Pourquoi nous sommes nietzschĂ©ens Les impressions nouvelles, le diagnostic nietzschĂ©en du nihilisme, du ressentiment, de la haine fanatique du devenir⊠est plus que jamais nĂ©cessaire aujourdâhui. La formule de Nietzsche, reprise du poĂšte grec Pindare, âDeviens ce que tu esâ, est devenue une sorte de mantra dans lâhistoire de la philosophie. Pourquoi avez-vous voulu revenir dessus ? Dorian Astor â PrĂ©cisĂ©ment parce que cette phrase est une tarte Ă la crĂšme. Cela sert de slogan Ă tout ce que lâon veut ; cela a mĂȘme Ă©tĂ© le slogan de lâarmĂ©e de terre pour recruter, câest dire. Il existe un grand malentendu autour de cette formule câest sur ce malentendu que je voulais travailler. Une phrase comme celle-lĂ a une longue histoire ; je voulais remettre sur le tapis cette injonction et lui rendre son caractĂšre problĂ©matique. Depuis quand vous hante-t-elle, au point de vouloir en faire un problĂšme ? Câest une phrase piĂšge, qui semble suggĂ©rer Ă©normĂ©ment mais qui, si on ne prend pas acte des paradoxes quâelle contient, ne veut pas dire grand-chose. Je lâavais dans lâoreille depuis que jâĂ©tudie Nietzsche, câest-Ă -dire plus de vingt ans dĂ©jĂ . Elle est emblĂ©matique du danger que court tout lecteur de Nietzsche la formule frappe immĂ©diatement, mais dĂšs quâon la dĂ©plie, elle devient vertigineuse parce quâelle nâindique rien, ni ce quâon devient ni ce quâon est. Câest pourquoi il me fallait rester dans une dĂ©marche un peu dĂ©ceptive devenir ce que lâon est â câest-Ă -dire vivre, devenir â câest justement rĂ©soudre des problĂšmes. Comment expliquez-vous la prospĂ©ritĂ© de cette phrase dans lâhistoire de la philosophie et dans lâimaginaire contemporain ? Cette formule fonctionne trĂšs bien parce que la sociĂ©tĂ© contemporaine est un mĂ©lange trĂšs paradoxal dâinjonction Ă lâindividualisme et de soumission aux Ă©tats de fait. Tout sâorganise pour que nous affirmions notre âpersonnalitĂ©â comme gage de notre autonomie. Or cette phrase nous incite Ă nous glorifier dâĂȘtre nous-mĂȘmes tu fais ce que tu veux, tu es comme tu veux, sois toi-mĂȘme. Je cite volontiers cette rĂ©plique de Sylvie Joly âje nâai pas de secret, je suis moi, câest toutâŠâ. En mĂȘme temps, le âdeviens ce que tu esâ rappelle aussitĂŽt quâon nâest pas encore soi-mĂȘme la pointe douloureuse, câest le rappel de notre aliĂ©nation. Tu es empĂȘchĂ©, tu as envie de tout plaquer, de dire merde, et tu ne le fais pas. Câest la façade de ce slogan tu es prĂ©cieux, tu es unique, mais tu es bloquĂ©, libĂšre-toi. Câest pour cela que la formule marche, captĂ©e par la vogue du dĂ©veloppement personnel. Cette injonction est-elle au cĆur de lâĆuvre de Nietzsche ? Elle est centrale, mais elle a deux versants, lâun Ă©vident et lâautre beaucoup plus opaque dâun cĂŽtĂ©, elle signale la philosophie de lâesprit libre, la conquĂȘte de lâindĂ©pendance, lâexaltation de lâindividualitĂ©. Mais la difficultĂ©, câest que Nietzsche est tout sauf un individualiste. Il mĂ©prise lâindividu tel quâil sâest fixĂ© en sujet, câest un holiste qui soumet lâĂ©valuation de lâindividu aux processus organiques, psychiques et culturels qui, ensemble, forment le devenir. âCe que tu esâ, cela concerne lâindividu mais âdeviensâ, cela interroge le processus dâindividuation lui-mĂȘme. Chez Nietzsche, comme chez Leibniz, Whitehead, Simondon ou Deleuze, lâindividuation est centrale, elle est au cĆur de lâontologie. LâĂȘtre est une puissance auto-individuante. On est trĂšs au-dessus du simple dĂ©veloppement âpersonnelâ. Comment Nietzsche a-t-il dĂ©couvert cette phrase de Pindare ? TrĂšs jeune, durant ses Ă©tudes de philologie classique. Elle Ă©maille lâensemble de son Ćuvre, sans dĂ©veloppement explicite, sauf dans Ecce homo, tout Ă la fin cette autobiographie philosophique oĂč il entreprend de dire qui il est. Câest lĂ quâil rappelle que devenir ce que lâon est suppose que lâon ne pressente pas le moins du monde ce que lâon est. Il faut passer au-dessous de la volontĂ© consciente du sujet. Et mĂȘme se faire plus petit, plus mĂ©diocre, hĂ©siter, se tromper. Il faut laisser les forces sous-jacentes travailler en profondeur Ă la tĂąche dominante. Câest Ă©videmment lâinconscient qui est ici pris en compte. Mais quelle diffĂ©rence faites-vous entre le âdevenir-moiâ de Freud et le âdevenir-soiâ de Nietzsche ? Il y a une grande proximitĂ© entre eux autour de lâidĂ©e que le moi nâest pas maĂźtre chez lui ; câest leur anti-cartĂ©sianisme. Cela passe chez lâun et lâautre par une interprĂ©tation pĂ©nĂ©trante des processus inconscients, de la vie pulsionnelle. LĂ oĂč cela bifurque, câest que Freud cherche un savoir du moi et une connaissance de lâinconscient, une reconquĂȘte de soi par la conscience et le discours ; alors que Nietzsche est plus prĂšs dâune sagesse silencieuse du soi. Il y a un maĂźtre cachĂ© et inconnu derriĂšre le moi, câest le soi, dit Zarathoustra. Il ne sâagit pas de se laisser emporter par ses pulsions, car elles sont contradictoires et mĂšnent au chaos pulsionnel ce que Nietzsche appelle la dĂ©cadence. Pour Nietzsche, la maĂźtrise de soi est essentielle, mais cette maĂźtrise est une modestie, une oreille et un acquiescement Ă la puissance crĂ©atrice de lâinconscient, plus sage que nous. Se faire plus impersonnel â ou plus-que-personnel, disait Deleuze. La cure analytique rend le moi si bavard⊠En faisant du moi un sujet du discours, elle en fait aussi un objet en voie de normalisation. Le moi nâest pas une bouche, mais une oreille. Quâest-ce que devenir un sujet ? Jâoppose, aprĂšs dâautres, le sujet et lâindividu. Un sujet rĂ©pond il est responsable et rĂ©flexif. Le pilote du sujet, câest le moi. Alors que le pilote de lâindividu, pour ainsi dire, câest le soi. Il nây a pas de sujet inconscient ; en revanche, il y a de lâindividuel dans lâinconscient, ou plus prĂ©cisĂ©ment des processus dâindividuation â organiques, psychiques et collectifs. Les subjectivations sont les fonctions de structures psychologiques et sociales elles produisent des sujets du discours et de lâaction, de lâĂ©thique, du droit, de la psychologie, etc. Les sujets sont dits agents, mais ils sont le plus souvent agis. Alors Ă©videmment, un individu est affectĂ© par ses propres processus de subjectivation, mais ce pouvoir mĂȘme dâĂȘtre affectĂ© rĂ©clame une activitĂ© non subjective, un agissement sans agent quâon peut appeler individuation ou devenir. Lâhistoire est peut-ĂȘtre un âprocĂšs sans sujetâ, comme disait Althusser câest elle qui subjective, mais le devenir est le procĂšs mĂȘme de lâindividuation. Comment qualifier la philosophie du devenir, qui vous intĂ©resse, par opposition Ă la philosophie de lâĂȘtre ? Pour le dire vite, les philosophies du devenir nâopposent pas lâĂȘtre et le devenir, lâun et le multiple, mais cherchent Ă comprendre ce quâest lâĂȘtre du devenir, lâunitĂ© du multiple, avec lâintuition quâil nây en a pas dâautre, que lâĂȘtre ne se dit que du devenir et de la multiplicitĂ©, et de rien dâautre. Badiou, dans son magnifique Deleuze. La clameur de lâĂȘtre, parle trĂšs bien de cela paradoxalement, ce sont les philosophes de la multiplicitĂ© et du devenir qui affirment le plus fermement lâunivocitĂ© de lâĂȘtre voyez par exemple, chez Spinoza, une infinitĂ© de modes qui expriment une substance unique. Au contraire, si, pour comprendre quâil y ait de la multiplicitĂ©, on oppose ou articule lâĂȘtre et le devenir, lâĂȘtre et le non-ĂȘtre, lâĂȘtre et lâapparence, etc., on est obligĂ© de dire lâĂȘtre en plusieurs sens, il devient Ă©quivoque, et il faut alors le classer en catĂ©gories, qui sont de fausses multiplicitĂ©s. Les philosophies du devenir se donnent des multiplicitĂ©s pures ce que Whitehead appelait diversitĂ© disjonctive, Nietzsche le chaos ou Deleuze des singularitĂ©s prĂ©-individuelles et cherchent Ă pĂ©nĂ©trer le processus par lequel ces multiplicitĂ©s sont toujours dĂ©jĂ mises en relation, comment elles sâentrâexpriment Leibniz, se hiĂ©rarchisent Nietzsche, se prĂ©hendent Whitehead, sâindividuent Simondon, sâactualisent Deleuze, etc. Ce sont, Ă des degrĂ©s divers, des ontologies de la relation, avec lâidĂ©e que la relation prĂ©existe Ă ses termes, quâelle produit ses propres termes. Quâest-ce quâune mise en relation ? Câest un Ă©vĂ©nement. Pour Leibniz, la ânotion complĂšteâ dâun individu, câest lâensemble de tout ce qui lui est arrivĂ©, lui arrive et lui arrivera. Il y a chez lui cette idĂ©e formidable quâun prĂ©dicat et un Ă©vĂ©nement, câest la mĂȘme chose. Une telle position ouvre la porte Ă une remise en question radicale de lâopposition entre essence et accident, entre nĂ©cessitĂ© et contingence, entre ĂȘtre et devenir. Finalement, âdeviens ce que tu esâ, câest une maniĂšre dâinviter Ă ne pas poser trop tĂŽt la question âqui suis-je ?â, mais Ă traverser lâensemble de ses devenirs, câest-Ă -dire Ă expĂ©rimenter. Notre ânotion complĂšteâ vient toujours Ă la fin, mort comprise. Ce que Nietzsche appelait un destin, câest-Ă -dire du hasard devenu nĂ©cessitĂ©, Ă force dâexpĂ©rimentation. Vous vous situez dans cette tradition du devenir depuis longtemps ? Oui, depuis longtemps, peut-ĂȘtre depuis toujours â sans le savoir, comme monsieur Jourdain ! Câest un instinct. Simplement, en dĂ©couvrant cette âtraditionâ ou plutĂŽt cette âfamilleâ de philosophes, je me suis rendu compte que câest Ă eux, infiniment plus grands que moi, que je devrais mâallier pour essayer de penser quelque chose. Je me demande toujours pourquoi on est ceci plutĂŽt que cela, leibnizien plutĂŽt que cartĂ©sien, spinoziste plutĂŽt que kantien, nietzschĂ©en plutĂŽt quâhĂ©gĂ©lien. Et quelle que soit lâoriginalitĂ© Ă laquelle on aspire, on appartient Ă une famille de philosophes, mĂȘme sâil faut la quitter pour atteindre Ă sa âmajoritĂ©â. Quitter ce que lâon aime, câest toujours le plus difficile et le plus beau. Que signifie ĂȘtre nietzschĂ©en en 2016 ? Jâai du mal avec cette expression ; le titre de notre livre collectif, Pourquoi nous sommes nietzschĂ©ens, est volontairement ironique et problĂ©matique. Câest une rĂ©fĂ©rence explicite au livre paru en 1991, Pourquoi nous ne sommes pas nietzschĂ©ens. Je ne sais pas exactement ce que veut dire ĂȘtre nietzschĂ©en. Si je dis que je le suis, câest parce que Nietzsche est lâobjet de mon Ă©tude, que je le connais bien. Ensuite, revendiquer quâil faut ĂȘtre nietzschĂ©en aujourdâhui, câest une vraie question, ce nâest pas une Ă©vidence ; câest une question Ă laquelle je me suis patiemment et douloureusement confrontĂ© dans mon livre prĂ©cĂ©dent, Nietzsche. La dĂ©tresse du prĂ©sent. Je ne me proclame donc pas nietzschĂ©en, je prĂ©tends quâaujourdâhui moins que jamais, il ne faut pas lĂącher la lecture de Nietzsche. Cela veut dire affronter ce qui, en nous, rĂ©siste violemment Ă sa lecture notamment sa conception profondĂ©ment hiĂ©rarchique de lâhumanitĂ©, mais aussi se mĂ©fier des sĂ©ductions trop faciles son injonction Ă©quivoque Ă la libertĂ© de lâesprit, Ă la joie, Ă lâamour du destin. Le fait est que je ne peux ni ne veux me soustraire Ă ses sollicitations, tout en insistant sans cesse sur le fait quâelles sont un peu trop grandes pour nous. Dans notre collectif, chacun livre une expĂ©rience diffĂ©rente de Nietzsche, chacun y puise ce dont il a besoin pour sa propre pensĂ©e. Avec toujours cette tension entre la nĂ©cessitĂ© de le surmonter et lâintuition quâil y a chez lui quelque chose dâinsurmontable. En tout cas, le danger est quâil se mette Ă parler par notre bouche, Ă notre place. Jâai beaucoup parlĂ© avec les mots de Nietzsche. Il faut se mĂ©fier. Ătre nietzschĂ©en, câest ĂȘtre un ânoble traĂźtreâ encore un mot de lui !. Ou, comme disait Deleuze, lui faire un enfant dans le dos. Mais en quoi est-il aujourdâhui important selon vous ? Dâun point de vue psychologique, Ă©thique, politique et culturel, il me semble que son diagnostic du nihilisme, de lâidĂ©alisme, du ressentiment, de la vĂ©nĂ©ration des faits le âfaitalismeâ, de la haine fanatique du devenir, son portrait de la figure toxique du âprĂȘtreâ, sa gĂ©nĂ©alogie de ce qui nous fait nous retourner contre nous-mĂȘmes sont plus que jamais nĂ©cessaires aujourdâhui. Si lâon accepte de dire avec Nietzsche comme avec Freud que notre culture nâa toujours pas cessĂ© de nous rendre littĂ©ralement malades, alors nous avons besoin de vouloir une âgrande santĂ©â nietzschĂ©enne. Cela ne dĂ©signe pas une explosion chaotique dâivresse dionysiaque, mais le renversement mĂ©thodique et acharnĂ© de valeurs dominantes hostiles Ă la vie qui se donnent pour la seule rĂ©alitĂ© possible. Pourquoi est-il encore dĂ©testĂ© par certains philosophes ? Bon, on ne peut obliger personne Ă aimer Nietzsche. Comme je le disais tout Ă lâheure, câest une affaire dâinstinct et dâaffinitĂ©. Mais pour les anti-nietzschĂ©ens du type de ceux qui ont Ă©crit le livre de 1991 ils sont encore nombreux aujourdâhui, Nietzsche est en rĂ©alitĂ© un paravent, un prĂ©texte. Leur anti-nietzschĂ©isme est un dommage collatĂ©ral. Ce qui est visĂ©, aujourdâhui encore, derriĂšre Nietzsche, câest ce quâon appelle, avec une moue dĂ©goĂ»tĂ©e, âla pensĂ©e 68â. Les auteurs de Pourquoi nous ne sommes pas nietzschĂ©ens, dĂšs leur prĂ©face, mettaient cartes sur table il sâagissait dâen finir avec âFoucault, Deleuze, Derrida, Althusser, Lacanâ et quelques autres, en finir avec la âphilosophie au marteauâ et âlâexercice infini de la dĂ©constructionâ. Or, ces âmaĂźtres Ă penserâ, comme ils disent, sont une menace redoutable pour lâidĂ©ologie contemporaine dominante. Quand on voit la maniĂšre intolĂ©rable dont sâexercent les pouvoirs Ă tous niveaux, partout, localement et mondialement, politiquement, socialement, Ă©conomiquement, pouvoirs coercitifs ou incitatifs Ă toutes les Ă©chelles dâexistence, on se dit quâen guise de tracts, il faudrait arroser les rues du texte de Foucault en prĂ©face de lâĂ©dition amĂ©ricaine de LâAnti-Ćdipe de Deleuze et Guattari âIntroduction Ă la vie non fascisteâ. Dâailleurs, le terme âfascisteâ, mis aujourdâhui Ă toutes les sauces mais câest un symptĂŽme dĂ©cisif trouve dans LâAnti-Ćdipe son vĂ©ritable sens philosophique, comme type de production dĂ©sirante. Or, câest bien de cela quâil sâagit aujourdâhui lutter contre les investissements microfascistes du dĂ©sir. En termes de dĂ©sir, ou de âvolontĂ© de puissanceâ, il y va encore de la figure nietzschĂ©enne du âprĂȘtreâ. Bref, pour en revenir aux anti-nietzschĂ©ens, sâils sont animĂ©s par du ressentiment, câest celui quâils vouent Ă 68 comme cas dâun pur âĂ©vĂ©nementâ et qui selon eux doit faire lâobjet dâune liquidation sans relĂąche rien nâest advenu, rien ne doit advenir. Le plus drĂŽle, câest que câest en accusant Nietzsche dâĂȘtre rĂ©actionnaire quâils dĂ©chargent leur propre pulsion rĂ©actionnaire. Quant au caractĂšre rĂ©actionnaire de la pensĂ©e de Nietzsche, je mâen suis longuement expliquĂ© dans La DĂ©tresse du prĂ©sent. En tout cas, je fais partie dâune gĂ©nĂ©ration de ânietzschĂ©ensâ qui a reçu un double hĂ©ritage celui dâune formidable inventivitĂ© du nietzschĂ©isme dâun Deleuze ou dâun Foucault celui-ci Ă©tant peut-ĂȘtre le plus nietzschĂ©en de tous et celui dâune lecture philologique de Nietzsche, prĂ©cise et patiente, immanente aux textes par exemple, ma lecture doit autant Ă Deleuze quâĂ mon ami Patrick Wotling, peut-ĂȘtre le plus Ă©minent nietzschĂ©en français aujourdâhui, et qui est largement dĂ©favorable Ă la lecture deleuzienne de Nietzsche. Jâentends bien ne pas cĂ©der dâun pouce sur la double injonction de ces deux hĂ©ritages, câest Ă cette condition quâil y aura un avenir pour Nietzsche. Il faut chercher le moi ânon pas en soi, mais loin au-dessus de soiâ, disait Nietzsche. Il est oĂč ce loin ? Pour toutes les raisons Ă©voquĂ©es tout Ă lâheure, le moi ne peut plus ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une origine, il est plutĂŽt Ă produire. Zarathoustra dit en gros quâil faut devenir les sculpteurs de nous-mĂȘmes. Alors certes, câest peut-ĂȘtre un âidĂ©alâ, Nietzsche dirait plutĂŽt un but. En tout cas, si le moi est une visĂ©e ou une protention, la question fondamentale nâest plus lâorigine ou le passĂ© comme en psychanalyse mais lâavenir et le projet Whitehead, Ă propos de son concept de sujet, parle de âsuperjetâ. Se penser comme marchepied dâun avenir, penser une âphilosophie de lâavenirâ est lâune des grandes tĂąches que Nietzsche sâest fixĂ©es. Comme une ascĂšse ? Oui. On ne confondra pas la critique de lâascĂ©tisme morbide dĂ©veloppĂ©e par Nietzsche notamment dans La GĂ©nĂ©alogie de la morale et sa propre nature ascĂ©tique, qui est une ascĂšse de la santĂ© malgrĂ© sa maladie, ou Ă cause dâelle. Tous les grands philosophes sont des ascĂštes. Parce que la philosophie est dâabord un exercice spirituel, comme le disait Pierre Hadot analysant la dimension pratique des philosophies antiques. Le moi est le fruit dâun exercice, parce quâil est une perspective qui se construit, comme en peinture ou en gĂ©omĂ©trie projective. La grande question a toujours Ă©tĂ© lâarticulation dĂ©licate de la vie thĂ©orĂ©tique, contemplative, et de la vie active. Au fond, ce qui agit, ce nâest pas le moi, mais plutĂŽt le soi, pour le dire trop rapidement. Au lieu de penser le moi comme agent responsable, on peut le penser comme point de vue rĂ©flĂ©chissant et donc, dĂ©jĂ , Ă©valuant. Spinoza polissait des lentilles. Quelles lunettes je me fabrique pour tenir Ă juste distance ce monde dans lequel je suis pourtant tout entier plongĂ©, agi et agissant ? Trouver le bon point de vue Leibniz, se faire le plus dâyeux possible Nietzsche, voilĂ un exercice philosophique. On ne pose pas des valeurs pour sây exercer ensuite, câest Ă©valuer qui fait tout lâexercice âla foi adĂ©quate sâajoutera dâelle-mĂȘme, soyez-en sĂ»rsâ Aurore. Devenir ce que lâon est, est-ce un rĂȘve impossible ? Ce nâest ni un rĂȘve ni impossible câest une expĂ©rimentation, et par dĂ©finition câest le rĂ©sultat de la tentative qui dĂ©termine si ce qui a Ă©tĂ© tentĂ© Ă©tait possible ou non. Ce nâest pas une question de possibilitĂ©, mais plutĂŽt de virtualitĂ©. Sans doute y a-t-il une infinitĂ© de virtualitĂ©s qui ne sâactualiseront jamais ou pas encore. Ce qui est impossible, câest de savoir Ă lâavance ce que lâon est â et mĂȘme ce que lâon devient. Avez-vous dĂ©jĂ eu le sentiment de devenir ce que vous Ă©tiez ? Jâallais dire tout le temps et jamais. Je sens bien, comme tout le monde, que je deviens et que câest sans doute cela que je suis, du moins chaque fois que jây pense câest toujours une halte. Localement, on dĂ©cĂšle des constantes, des bifurcations, des retours, des nouveautĂ©s. Comme un mĂ©lange dâoccurrences et de rĂ©currences, quâil faut dĂ©mĂȘler et dont on cherche Ă trouver la cohĂ©rence. Si un individu est la somme de tout ce qui lui arrive et mĂȘme, en nĂ©gatif, de ce qui ne lui arrive pas, comment pourrais-je dire qui je suis avant dâen avoir fait la somme ? Seul Dieu saurait faire ce calcul, mais je ne suis pas assez leibnizien pour compter sur une calculatrice divine ⊠Je ne suis mĂȘme pas sĂ»r de pouvoir calculer ce qui mâest arrivĂ© dans le passĂ© et ce qui mâarrive aujourdâhui. En revanche, je crois quâil y a des devenirs qui se sâĂ©puisent ou se rĂ©sorbent, localement. Un exemple bĂȘte trĂšs longtemps, jâai voulu faire de la musique professionnellement, jây suis mĂȘme un peu arrivĂ© â et puis jâai fini par abandonner, pour mille bonnes raisons. Mon âdevenir-musicienâ, qui mâa pris tant dâĂ©nergie et de temps, sâest Ă©puisĂ©. Câest comme une autre vie qui a laissĂ© de nombreuses traces dans la mienne toutes joyeuses mais câest le petit tombeau dâun devenir en moi. Câest la mĂȘme chose pour nos amours passĂ©es et, au fond, pour tout ce par quoi nous sommes passĂ©s ou qui est passĂ© par nous nous sommes entiĂšrement striĂ©s par les anciens passages de devenirs rĂ©sorbĂ©s. Mais câest comme les cours dâeau ils peuvent gonfler ou sâamenuiser, confluer ou se diviser, faire de longs mĂ©andres ou dĂ©ferler droit vers la mer, ils peuvent aussi sâassĂ©cher dĂ©finitivement ou attendre la prochaine saison des pluies. Se connaĂźtre soi-mĂȘme, câest moins Ă©crire un livre dâhistoire que dresser une cartographie. Devenir ce que lâon est, câest rĂ©soudre des problĂšmes, disiez-vous ; nâest-ce pas une position minimale ? Oui, câest minimal. En tout cas cela ne prĂ©juge pas du contenu des solutions adoptĂ©es. Câest le mouvement de la problĂ©matisation elle-mĂȘme qui mâintĂ©resse, auquel appartiennent constitutivement les tentatives de rĂ©solution. ConsidĂ©rer la vie comme cycle permanent de problĂšmes/solutions y compris, Ă©videmment, apories, impasses, Ă©checs, nouvelles tentatives ou abandons est beaucoup plus Ă©clairant que de lâaborder comme simple conservation ou adaptation, qui nâen sont que des expressions parmi dâautres, des solutions de contournement, des ruses au service dâun problĂšme beaucoup plus vaste comment croĂźtre ? Quâest-ce qui relie votre gĂ©nĂ©ration philosophique ? Je ne le formulerais pas en termes de gĂ©nĂ©ration. Il y a beaucoup de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes contemporaines les unes des autres. On parlait tout Ă lâheure de famille, je prĂ©fĂ©rerais mĂȘme parler dâamis et je nâai pas besoin de les nommer â il y a mĂȘme des amis quâon ne connaĂźt pas, il me suffit de savoir quâils existent et travaillent, on finira bien par confluer. Mes amis ne sont pas des nihilistes, ni des cyniques, encore moins des dĂ©cadentistes il faut dire âdĂ©clinistesâ aujourdâhui. Ils ne sont ni cyniques ni relativistes ou alors, comme moi, des ârelationistesâ ou dĂ©sabusĂ©s. Ils ne sont pas davantage dogmatiques et tĂ©moignent, pour le dire avec Nietzsche, dâun âscepticisme de la forceâ. Mais nous ne sommes pas non plus optimistes ni aveuglĂ©ment confiants dans le progrĂšs. Nous avons de grandes colĂšres, de profonds mĂ©pris et de sourdes inquiĂ©tudes. Mais câest Ă proportion de ce que nous savons admirer, aimer et acquiescer, nous sommes trĂšs sensibles aux foyers potentiels de rĂ©sistance, dâaffirmation, de crĂ©ation et dâaffranchissement. LâĂ©poque actuelle, dans ce quâelle fait voir et entendre, est vraiment misĂ©rable et nous allons probablement vers quelque chose de pire. Mais Ă chaque Ă©poque, il y a un monde en dĂ©composition et un monde en devenir. Aujourdâhui, la dĂ©composition pue de maniĂšre obscĂšne, mais il faut avoir lâodorat fin pour flairer ce qui se compose, se met en relation et croĂźt. Toute Ă©poque est une Ă©poque de transition. Mais nâest-ce pas dans cette transition que naissent les monstres, comme le disait Gramsci ? Oui, mais cela est aussi le moment oĂč naissent les tueurs de monstres, ils leur sont toujours contemporains. Comme DiogĂšne, la lanterne Ă la main, il faut chercher des hommes potentiels. Nous sommes dans une pĂ©riode oĂč ces potentiels sont particuliĂšrement invisibles et inaudibles. Il est trĂšs difficile de les voir et de les entendre, et je sais que les amis et les alliĂ©s en sont tous lĂ du pĂ©nible dĂ©chiffrement de cette opacitĂ©. Comme disait Deleuze, la musique rend audible des choses qui sans cela seraient inaudibles ; de mĂȘme la philosophie rend pensable des choses qui sans cela seraient impensables. Il faut ĂȘtre constructiviste, expĂ©rimental et local ; il faut chercher, faire des agencements, voir si cela marche ou pas, aller voir ailleurs. Jâai une devise qui est dâesprit Ă la fois Ă©picurien et spinoziste ni espoir ni crainte. Lâespoir et la crainte sont de mĂȘme nature lâun et lâautre compensent illusoirement lâignorance et lâindĂ©termination. Essayer de rĂ©soudre un problĂšme, dâĂ©tablir une relation, de trouver une issue, tout cela nâa rien Ă voir avec lâespoir ou la crainte. Ă la lettre, toute tentative est dĂ©sespĂ©rĂ©e et inespĂ©rĂ©e. Il faut vivre avec lâindĂ©termination inhĂ©rente Ă toute tentative sâil se trouve quâil nây a pas dâissue, il Ă©tait vain dâespĂ©rer ; mais sâil on en trouve une, il nây avait pas lieu de craindre. Propos recueillis par Jean-Marie Durand Deviens ce que tu es. Pour une vie philosophique, par Dorian Astor Autrement, 160 p, 15 euros
Buyon iTunes: from Raymond Fau « Anthologie »Extrait de Raymond Fau « AnthologiePasser au contenu Contact AccueilĂ proposCoachingTĂ©moignagesConseilsRecherche dâemploiLettre de motivationEntretien dâembaucheRĂ©ussite au travailDĂ©missionDĂ©marrer ma formation gratuite Comment rĂ©pondre Ă Quelle est votre plus grande rĂ©ussite ? » Voir l'image agrandie Comment rĂ©pondre Ă Quelle est votre plus grande rĂ©ussite ? » Quand vous vous prĂ©parez Ă passer un entretien dâembauche, vous essayez de mettre au point des rĂ©ponses aux questions les plus couramment posĂ©es par les recruteurs. En gĂ©nĂ©ral, ces questions concernent votre motivation, vos compĂ©tences et votre parcours professionnel. Il y a des questions difficiles comme Parlez-moi dâune fois oĂč vous avez eu un conflit avec votre patron. » ou Parlez-moi dâune fois oĂč vous avez commis une erreur. » En comparaison, la question Quelle est votre plus grande rĂ©ussite professionnelle ? » semble ĂȘtre facile. Pourtant elle nâest pas anodine, surtout pour les personnes qui ont la modestie de penser quâelles nâont jamais fait de grandes choses au travail. Avec cet article, je vous propose de prendre quelques minutes pour rĂ©flĂ©chir Ă la façon dont vous allez rĂ©pondre Ă cette question si on vous la pose. 1. Pourquoi le recruteur vous demande-t-il de parler de votre plus grand succĂšs professionnel ? Le succĂšs professionnel que vous allez choisir de mentionner va donner au recruteur des informations sur votre dĂ©finition du succĂšs, maniĂšre de travailler pour arriver au succĂšs, vision de ce qui est important au travail. Ă partir de ces informations, le recruteur va pouvoir estimer si vos compĂ©tences et votre Ă©thique de travail correspondent bien aux besoins et Ă la culture de lâentreprise. 2. De quel succĂšs devez-vous choisir de parler ? Vous devez faire des recherches sur lâentreprise et rassembler des renseignements sur ses difficultĂ©s, ses besoins et sa culture. Ă partir de ces informations, vous devez rĂ©flĂ©chir et choisir dans votre parcours professionnel une ou plusieurs histoires qui dĂ©montreront que vous ĂȘtes capable de rĂ©pondre aux besoins de lâentreprise, compatible avec sa culture. Ces histoires doivent dĂ©montrer que vous avez un vĂ©cu professionnel pertinent pour rĂ©ussir sur le poste Ă pourvoir. Par exemple, si vous appris de source sĂ»re que la personne qui occupait le poste que vous ciblez, a perdu son travail Ă cause de grandes difficultĂ©s relationnelles avec le patron de lâentreprise, je vous recommande de raconter un succĂšs professionnel qui montre Ă quel point vos qualitĂ©s relationnelles ont Ă©tĂ© utiles Ă votre prĂ©cĂ©dent employeur. Les question Ă vous poser pour identifier les rĂ©ussites dont vous pouvez parler Ă un recruteur. Vous trouverez ci-dessous une liste de questions Ă vous poser pour identifier les rĂ©ussites professionnelles dont vous pouvez parler durant un entretien dâembaucheâ Comment avez-vous aidĂ© votre prĂ©cĂ©dent employeur Ă atteindre ses objectifsâ? Quels impacts positifs avez-vous eu sur les personnes avec qui vous avez travaillĂ©â? Quâavez-vous fait pour amĂ©liorer lâorganisation de votre employeur ? Quâavez vous fait pour amĂ©liorer lâexpĂ©rience utilisateurs / clients ? Il y a-t-il dans votre vie personnelle des activitĂ©s, des passions ou des faits qui dĂ©montrent que vous possĂ©dez des qualitĂ©s ou des compĂ©tences dignes dâĂȘtre mentionnĂ©s durant un entretien dâembauche ? En rĂ©pondant Ă ces questions, vous aurez une bonne base de rĂ©flexion quâil faudra utiliser pour formuler une rĂ©ponse. Câest justement ce que nous allons voir maintenant. 3. Comment formuler une rĂ©ponse qui prĂ©sente votre plus grande rĂ©ussite professionnelle ? Vous avez identifiĂ© les besoins de lâemployeur, vous avez une idĂ©e de sa culture dâentreprise. Vous savez exactement quelle Ă©lĂ©ment positif de votre parcours professionnel vous allez mettre en avant. Il ne vous reste plus quâĂ mettre en forme votre rĂ©ponse. Comment formuler votre rĂ©ponse ? Comme pour toutes les questions qui vous seront posĂ©es durant lâentretien dâembauche, il vous faudra utiliser une stratĂ©gie pour rĂ©pondre. Je vous recommande de raconter une anecdote structurĂ©e avec la mĂ©thode STAR Situation, Travail Ă faire, Action, RĂ©sultats. Voici un exemple de rĂ©ponse Ă la question Quelle est votre plus belle rĂ©ussite ? », le candidat est un responsable commercial. Exemple [Situation] Ma plus grande rĂ©alisation a Ă©tĂ© lorsque jâai aidĂ© lâentreprise SERCOM pour laquelle je travaillais Ă convaincre lâopĂ©rateur de tĂ©lĂ©phonie mobile REEF dâutiliser ses serveurs 5G. [Travail Ă faire] Mon travail consistait Ă promouvoir et conclure la vente de serveurs tout en ventant les avantages Ă long terme de la technologie 5G. CâĂ©tait un dĂ©fit parce que notre marque devait faire face Ă une trĂšs forte concurrence notamment celle des marques asiatiques et amĂ©ricaines. [Action] Jâai donc organisĂ© une sĂ©rie de 3 sĂ©ances de dĂ©monstrations avec nos serveurs 5G avec les dirigeants de REEF. [RĂ©sultats] Câest Ă la suite de ces rĂ©unions que lâopĂ©rateur REEF Ă adoptĂ© la technologie 5G de SERCOM. Avec ce contrat SERCOM est entrĂ©e dans la cours des grandes sociĂ©tĂ©s stratĂ©giques en Europe. Conclusion EntraĂźnez-vous Ă rĂ©pondre jusquâĂ ce que les mots sortent de votre bouche naturellement. Vous nâavez pas besoin dâĂȘtre parfait, vous devez juste renvoyer une image de confiance en soi. Utilisez les commentaires ci-dessous pour partager des informations et poser des questions pour profiter de lâexpĂ©rience des utilisateurs du site. 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Lavie est comme un boomerang : elle nous renvoie toujours ce quâon lui donne. Il est totalement inutile de perdre son temps et son Ă©nergie dans la tristesse, le regret, et de ce fait de ne plus avancer. La vie est un perpĂ©tuel recommencement. Des personnes entrent dans notre vie et aussi en sortent. Ils viennent pour une raison et enACCUEILAGENDABLOGArticlesTemoignagesVideosFaire un donLiveSearch Home/Blog/"Ce n'est plus moi qui vit, mais Christ" par le pasteur Patrice TRULES"Ce nâest plus moi qui vit, mais Christ" par le pasteur Patrice TRULES Source Facebook ADD Evreux Replays VidĂ©osAoĂ»t / 2022AoĂ»t / 2022AoĂ»t / 2022AoĂ»t / 2022AoĂ»t / 2022Nous contacter !Contactez nous voir le culte ?Rendez vous sur la page "Live"ou sur notre chaĂźne YouTube Nous suivre sur FacebookJ'aimeNous suivre sur InstagramS'abonnerFaire un donDĂ©ductible d'impĂŽtS'abonner Ă notre chaĂźne YouTubeS'abonnerVoir le culte en directGo 1lai.