ParolesSi on l'faisait faire Paroles Ta mère est là Paroles Tatane Paroles Tiens voilà l'facteur Paroles Timichiné la pouhpouh Paroles Toi, tu es ma maison Paroles Ton cor Paroles Tu ne m'as pas ré Paroles Tu ne sauras jamais Paroles Un clair de lune à Maubeuge Paroles Vieux frère Paroles Vive la mariée L'auteur, compositeur et interprète français, Georges Brassens est né le 22 octobre 1921 à Sète Hérault et mort le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc Hérault. Aujourd'hui serait son centième anniversaire s'il avait vécu. Bernard Lonjon a écrit deux livres à son sujet son site Deux cents chansons dans le répertoire de Brassens, Chanson pour l'Auvergnat, La Mauvaise Réputation, Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Les Copains d'abord, Supplique pour être enterré à la plage de Sète, Les Trompettes de la renommée, etc. ... "J'aurais pu virer malhonnête". Presque trente ans après sa mort, Georges Brassens est devenu une figure mythique de la chanson française. Pourtant, certaines facettes de sa personnalité demeurent méconnues, même de ses inconditionnels. Sa complicité dans plusieurs cambriolages perpétrés avec sa bande de copains à Sète et ses démêlés judiciaires sont détaillés dans ce livre pour la première fois. Ils conduiront le jeune homme de vingt ans à s'exiler à Paris où il écrira ses plus beaux textes. Plus inattendue encore, la révélation de son dossier aux Renseignements généraux. Les RG le qualifient à l'époque de chantre des théories libertaires " qui insulte la police, la gendarmerie et l'armée " ! Nourri d'archives inédites, d'entretiens avec ses proches et d'anecdotes savoureuses, ce récit évoque l'immense poète à travers le charme et l'emprise de Sète, sa ville natale, son " île singulière ". Il serpente entre l'histoire du XXe siècle et l'œuvre de Brassens jusqu'à la réussite en pleine lumière de ce sculpteur de mots, brillant artisan de la rythmique. La jeunesse tumultueuse, les premières amours, les relations avec les staliniens et les francs-maçons, les amitiés ambiguës. Jusqu'à ce que la Camarde ne le transforme en éternel estivant. C'est ainsi que Bernard Lonjon dresse le portrait d'un Brassens dans sa jeunesse tumultueuse, fougueuse et inclassable, que Brassens répercute dans... la "Mauvaise Réputation". Suvi par les Trompètes de la renommée ... "Brassens, l'enchanteur" Mort à 60 ans, Georges Brassens est un enchanteur qui traverse les générations, chanté par de plus en plus de jeunes interprètes. On ne compte plus les chanteurs armés de guitares acoustiques qui refusent de desceller la statue du commandeur moustachu. Certains sont même devenus dévots – comble pour un anticlérical convaincu – et lui vouent une pieuse déférence. Des universitaires organisent des conciles pour le disséquer et raviver le volcan, pour le bonheur des fidèles. Ayant eu accès aux agendas de Brassens, Bernard Lonjon reconstitue une vie complète détaillant, année par année, ses activités enregistrement de disques, spectacles, rencontres, voyages, activités personnelles. Il dévoile le contenu d’une bibliothèque Brassens gardée secrète, incluant certaines correspondances jamais publiées. Son amour pour Sète dans une suplique Grivois, Brassens ? Comme le dit Taverne du Poète, Bien sûr, avec la Brave Margot Dans la "Complainte des filles de joie" ... et pour couronner le tout avec "le Pornographe" Chanteur engagé, Brassens ? Discret, pas lanceur d'alerte pour un sou. Pourtant du bout des lèvres, avec une impression d'être contre la peine de mort, dans le Gorille. Là, j’ai voulu raconter une histoire pour m’amuser. Mais à la fin de cette histoire un peu burlesque une sorte de morale est venue. En prime, je n’y avais pas pensé », disait-il. ... Aujourd'hui Dernièrement, Yolande Moreau et François Morel étaient invités au 28' de ARTE pour présenter leur disque "Brassens dans le texte" de leurs reprises des chansons de Brassens podcast. Rencontre en 1969 entre Jean Ferrat, collectiviste et Georges Brassens, individualiste dont il est question. "Chanson pour l'Auvergnat" destinée à Ferrat ? "Georges Brassens ou la mort lente des idées et de l’engagement" écrit par par Serge ULESKI en le comparant à Léo Ferré. Celui-ci raconte Brassens des débuts, ceux des années de guerres. Brassens avait alors 19 ans à l'arrivée des troupes allemandes et 25 ans à leur départ. il réconcilie toutes les insouciances, tous les égoïsmes, toutes les indifférences, les bourgeois et tous les imbéciles heureux car, manifestement, Brassens ne s'est dérangé pour personne et n'a dérangé que quelques grenouilles de bénitier et autres culs serrés On ne trouve rien qui puisse nous ramener aux années 60 et 70 aucune actualité, aucun de leurs enjeux sociétaux et politiques. Léo Ferré a été pleinement dans cette vie d'anarchiste, de la guerre d'Algérie à Mai 68, du monde du travail, d'une jeunesse à la recherche d'une cause à défendre à l'abêtissement de la société de consommation, il aura été de toutes les époques, témoin et pourfendeur... Pour Brassens, pas question de mourir pour des idées. Le 6 janvier 1969 a lieu la rencontre entre Jacques Brel, Léo Ferré et Georges Brassens C'est peut-être issue de cette rencontre que Brassens compose sa chanson la plus connue "Les copains d'abord" Brassens est mort le 29 octobre 1981, une vie de 60 ans et exactement une semaine après sa date de naissance. Internet, les réseaux sociaux et le populisme n'existaient donc pas. Je me suis demandé comme je l'ai fait récemment, comment aurait-il vécu notre époque ? Je peux me tromper mais j'ai l'impression qu'il les auraient dédaignés. Les réseaux sociaux sur la musique de "Brave Margot" Georgette, voulant être sociale, Venait perdre sa solitude Elle rouvre son réseau social Confiante, saine de plénitude Lit pour apprendre son destin C'était tout c'qu'elle avait comme voisin Un passeur la vit en victime, Lui raconta une fable Georgette le trouva aimable Un croquant, passant à la ronde, Trouvant le tableau peu commun S'en alla le dire à tout l'monde Et, le lendemain Quand Georgette ouvrit son plumage Elle avait perdu son ramage Tous les réseaux du village Étaient là, lalala la la la Étaient là, lalala la la la Et Georgette qui était simple et très sage Présumait que c'était des mages Tous les gars, tous les gars du village Étaient là, lalala la la la Étaient là, lalala la la la La chanson intemporelle que je préfère "Les amoureux des bancs publics" Allusion
Quandl’chien aboie. boie boie boie boie. Tout le monde se dit avec joie. Tiens! voilà l’facteur. Son p’tit air est affranchi. Comme ses lettres et ses colis. Tiens! voilà l’facteur. Il apporte le journal. Et son bonjour matinal.

Je cherche fortune Aristide Bruant Harmonisation Robert Ledent Mp3 Chorale de l'ULB Voir la partition 1. Chez l' boulanger bis Fais-moi crédit bis J' n'ai plus d'argent, bis J' paierai sam'di bis Si tu n' veux pas bis M' donner du pain bis J' te cass' la gueule bis Dans ton pétrin bis Non, c'est pas moi, c'est ma soeur Qu'a cassé la machine à vapeur [Qu'a foutu la vérole au facteur] Ta gueule ter Je cherche fortune! Autour du Chat Noir Au clair de la lune A Montmartre, le soir 2. Chez l' marchand d' frites ... ... M' donner des frites J' te cass' la gueule Dans tes marmites 3. Chez l' cabar'tier ... ... M' donner à boire J' te cass' la gueule Sur ton comptoir 4. Marchand d' tabac ... ... M' donner des sèches J' fais dans ta gueule Un' large brèche 5. Chez la putain ... ... Baiser à l'oeil J' te cass' la gueule Dans ton fauteuil 6. Chez l'autr' putain ... ... M' prêter ton con J' te bouff' le cul Et les nichons 7. Chez l'aubergiste ... ... M' donner un' chambre J' te cass' la gueule Et les cinq membres 8. Chez l' chirurgien ... ... Soigner mon p'tit J' t'enfonc' dans l' cul Ton bistouri 9. Chez l' pharmacien ... ... M' donner d' potion J' te cass' la gueule Dans tes flacons 10. Chez M'sieur l' curé ... ... Nous mari-er J' te cass' la gueule Dans l' bénitier Au carnaval de Dunkerque, on chante La cabaretière fais nous crédit, On te paiera tous à samedi Si tu veux pas, m' donner à boire, On va t' choler dans ton comptoir A la piqûre, tout l'monde l'endure Le plus veinard c'est co pinard Qu'il se couche tôt, qu'il se couche tard, Il boit toujours son verre d' pinard. Je cherche fortune, tel que nous le chantons, est manifestement un assemblage de trois chansons différentes les couplets d'une part, l'interlude d'autre part et pour terminer le refrain; en effet seuls quatre vers Je cherche fortune... sont empruntés à la chanson Le Chat Noir d'Aristide Bruant 1884; dans celle-ci ils sont répétés deux illustrations ci-dessous - d'une part, dû à Steinlen, le "logo" du Chat Noir devenu celui du cabaret fondé par Rodolphe Salis fin du XVIIIe siècle; - d'autre part, par Toulouse-Lautrec une célèbre affiche d'Aristide Bruant qui fut une figure particulièrement marquante de ce cabaret. Logo Affiche A l'époque, le "Caveau du Chat Noir", premier cabaret de Pigalle, situé au pied de la butte Montmartre dans le 18ème arrondissement de Paris, était une sorte d'académie on y récitait du Jean Richepin, de l'Haraucourt, du Rollinat etc., Des aristos, de grands bourgeois y croisaient des "horizontales", Hugo, Aristide Bruant, Boris Vian, Gréco, Patachou, Michel Simon, Gainsbourg... de grands noms vinrent y boire de l'absinthe, réciter des poésies ou chanter leurs compositions. Le théâtre d'ombres y a été créé, qui devait assurer sa fortune ; on y jouait des pièces. C'était le berceau et la rampe de lancement de presque tous ces artistes de grande renommée. A titre d'information, voici paroles et musique du Chat Noir de Bruant ainsi qu'un extrait en mp3 de son enregistrement original . L'air chanté actuellement n'a, à l'exception du refrain, rien à voir avec celui du Chat Noir. Pour celui-ci, Bruant a emprunté la mélodie à l'hymne Occitan Aquelas Montanhas, mieux connu sous le titre Se canta. De 3 temps il l'a adapté en 4 temps. En voici deux interprétations. La première, en occitan normalisé. La seconde est interprétée par Andre Dassary originaire de Biarritz en pays basque qui la chante en occitan de Biarritz. Ci-après le texte, dans sa version normalisée, celle de Biarritz, ainsi que sa traduction en français. Occitan normalisé Repic Se canta, que cante ! Canta pas per ieu, Canta per ma mia Qu'es al luènh de ieu. 1. Dejós ma fenèstra I a un aucelon Tota la nuèch canta Canta sa cançon. 2. Aquelas montanhas Que tan nautas son M'enpàchan de veire Mas amors ont son 3. Baissatz-vos montanhas ! Planas levatz-vos ! Per que pòsqu veire Mas amors ont son. 4. Aquelas montanhas Tan s'abaissaràn E mas amoretas Se raprocharàn. Occitan de Biarritz Repic Se canto, que canto Canto pas per yo Canto per ma mio Qu´es al lent de you 1. Devath ma finèstro Ya un auselon Touto la noeit canto Canto sa canson 2. Aqueros montagnos Qué tan aoutos sount, M´empatchon de bésé Mas amous oun sount. 3. Baïssas bous mountagnos Planos aoussas bous! Perque posqui bésé Mas amous oun sount. 4. Aqueros montanhos Tan s’abaicharàn E mas amuretos Que raprucharàn Français Refrain S'il chante, que chante-t'il ? Il ne chante pas pour moi Il chante pour ma mie Qui est loin de moi. 1. Sous ma fenêtre Il y a un oiselet Toute la nuit il chante, Chante sa chanson. 2. Ces montagnes Qui sont si hautes, M'empêchent de voir Où sont mes amours. 3. Baissez-vous, montagnes, Plaines, dressez-vous, Pour que je puisse voir Où sont mes amours. 4. Ces montagnes S'abaisseront bientôt, Et mes amours Se rapprocheront. Ce chant est attribué à Gaston Phébus 1331-1391; il n'y a pas d'usage réglementé en tant qu'hymne. On le chante souvent à l'occasion de matchs de rugby et il a été utilisé quasi officiellement lors des Jeux Olympiques de 2006 à Turin pour montrer un attachement à l'Occitanie. Alphonse du Gros Caillou Paroles Hyppolyte Lacombe Harmonisation Robert Ledent MP3 Chorale de l'ULB Voir la partition 1. J' m'appell' Alphons', j' n'ai pas d' nom de famille, Parc' que mon pèr' n'en avait pas non plus, Quant à ma mèr', c'était un' pauvre fille Qui était née de parents inconnus. On l'appelait Thérès', pas davantage, Quoiqu' non mariés, c'étaient d'heureux époux; Et l'on disait quel beau petit ménage, Que le ménage Alphons' du Gros Caillou! 2. Après trois ans, ils eur'nt enfin la chance, Vu leur conduit', leurs bons antécédents, D' pouvoir ouvrir un' maison d' tolérance Et surtout cell' d'avoir eu quatre enfants. Sur quatre enfants, Dieu leur donna trois filles Qui ont servi dès qu'ell's ont pu chez nous; C'est que c'était une honnête famille, Que la famille Alphons' du Gros Caillou! 3. Tout prospéra, mes soeurs aidant ma mère Car elles eur'nt vite fait leur chemin; Moi-même aussi, et quelquefois mon père S'il le fallait, nous y prêtions la main. La clientèle était assez gentille, Car elle avait grande confiance en nous; Ils s'en allaient disant; quelle famille, Que la famille Alphons' du Gros Caillou! 4. Moi j' travaillais dans la magistrature, Le haut clergé, les gros officiants, J'avais pour ça l'appui d' la préfecture Où je comptais aussi quelques clients. J'étais si beau qu'on m' prenait pour un' fille, Tant j'étais tendre et caressant et doux Aussi j'étais l'orgueil de la famille, De la famille Alphons' du Gros Caillou! 5. Y avait des jours, fallait être solide, Et le quinze août, fête de l'Empereur, C'était chez nous tout rempli d'invalides, De pontonniers, d' cuirassiers, d'artilleurs. Car ce jour-là, le militair' godille Et tous ces gens sortaient contents d' chez nous; Ils se disaient quelle belle famille, Que la famille Alphons' du Gros Caillou! 6. Au-dehors nous comptions quelques pratiques Ma mèr' servait les Dam's du Sacré Coeur, Mes soeurs servaient Madam' de Metternich, Mon pèr' servait la Maison de l'Emp'reur. La clientèle était assez gentille, Puis on avait grande confiance en nous Et l'on disait "Quelle sainte famille Que la famille Alphons' du Gros Caillou" 7. Maint'nant ma mèr' s'est r'tirée des affaires, Moi j' continue mais c'est en amateur; Mes soeurs ont tout's épousé des notaires Mon père est membr' de la Légion d'Honneur, De notr' vertu la récompense brille Et si notr' sort a pu fair' des jaloux, On dit tout d' mêm' c'est un' belle famille, Que la famille Alphons' du Gros Caillou! Alphonse, en argot, désignait un homme entretenu par une femme, sans en être nécessairement le souteneur. La chanson originale comporte 6 couplets. Après les 3 premiers, on découvre le quatrième couplet assez différent Hors de chez nous, nous avions des pratiques Mon père faisait les dames du Sacré Cœur, La Paiva, madame...et toute sa clique; Ma mère faisait toute la maison de l'Empereur La clientèle était assez gentille Puis elle avait grande confiance en nous, C'est que nous étions une bien douce famille Dans la famille d'Alphonse du Gros-Caillou. La chansons se termine par les couplets 5 et 7. Elle fit, en 1888, l'objet d'un procès qui contribua au succèsLe texte écrit par Hippolyte Lacombe 1821-1889 était au départ un de ses monologues et a été publié dans Monologues en 1888. Cela explique que le texte n'était, à l'origine, destiné à être déclamé et non chanté. Ce n'est que par la suite qu'il fut mis en musique. Originaire de Rouen, Lacombe était un acteur comique qui s'est produit dans presque tous les théâtres parisiens et fut également régisseur. L'intermédiaire des chercheurs et curieux Le Gros-Caillou désignait un rocher qui symbolisait la frontière entre les terres de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés et celles de Sainte-Geneviève qui se partageaient la plaine de Grenelle. Le Gros-Caillou fut démoli en 1738 lors des travaux de construction de l'Hôtel Royal des Invalides. Néanmoins son nom a survécu et servit d'enseigne à une maison close. Le timbre des 6 premiers vers est très proche de celui du Grand métingue; pour les deux derniers vers, l'air est celui du Pendu de Saint Germain. La brave fille des abattoirs 1. Dans la fumée des faubourgs populaires Où ça sent fort la sueur et la misère Les ouvriers répondent à l'appel Des mill' sirèn's qui sifflent dans le ciel; Mais la plus bell' de toutes ces sirènes C'est un' brav' fille, à la mine sereine Et chaque soir elle est le réconfort Des louchebems, des chétifs comm' les forts Le regard pur et le front innocent Elle a les mains tout' couvertes de sang... C'est la brav' fill' des abattoirs A la Vilette il faut la voir, Assister au dernier supplice Des pauv' taureaux, des pauv' génisses Au porc qui souffre avant l' saloir Elle apporte un suprême espoir Viande à saucisse, Pour qu' les riches Ils s' l'emplissent. 2. Elle aim' les homm's avec de bell's bacchantes, Ell' se nourrit que de viande saignante, Pas de poisson, jamais de maquereau, Car ell' sait bien qu'ils ne sont pas loyaux Au grand Mimil' qu'en saignait cent à l'heure, Ell' dit un jour "T'as l'air d'un grand seigneur" Sur un étal il voulut la coucher En lui disant "C'est un prix de boucher" Tout d' suite après comm' dans un grand frisson Cert's un peu tard, elle lui répondit "Non"... 3. Mais un beau soir, là bas, près d' la Villette, Ell' trouve Mimile avec une autr' brunette Alors dans l'ombr', se faufilant sans bruit, Ell' lui assène un grand coup de fusil Ell' prend sa revanche et Mimil' s'affaisse Et puis Tata s'exclame vengeresse Tu m' l'as broyé mon p'tit coeur de vingt ans, Je vais t'arracher le tien maintenant Tout en roulant par dessus les fortifs, Le coeur de Mimil' gémissait plaintif... C'est la brav' fill' des abattoirs. Dans un rictus il faut la voir Ricaner d'un p'tit coeur qui glisse Elle est plus vach' qu'une génisse Voilà comment ell' laissa choir Le coeur de Mimil' su' l' trottoir Moralité Faut qu' ça finisse Plus d'alcool, Plus de vices Note Louchébem = boucher en argot des ... bouchers ! Cet argot consiste à remplacer la première lettre par un "L" et la reporter à la fin du mot; autre exemple filer en lousedé = filer en douce ou bien encore louf, loufoque = fou. Cette chanson a été interprétée par André Raimbourg, dit Bourvil qui en a écrit paroles et musique. La fleur des fortifs Paroles Georgius - Musique 1. Entre Malakoff et Saint-Ouen Y avait une pauvre bicoque Ousqu' habitait un' fill' de rien Mais qu'avait des allur's équivoques La malheureuse avait seize ans Elle n'avait plus ses père et mère Et pour manger conv'nablement Ell' vendait des fleurs au cim'tière Et puis l' soir ell' vendait son corps Pour s'ach'ter un' côt'lette de porc On l'appelait Fleur des Fortifs A caus' qu'elle avait l'air chétif Elle avait l'oeil rébarbatif Et f'sait l'amour en collectif Quand on pense à tous ces oisifs Qu'ont des bagu's et des pendentifs, Y' a de quoi s'arracher les tifs Y' a pas d'autr' qualificatif Tif, tif 2. Un soir près de l'usine à gaz Elle rêvait de mille tendresses Avec un gars qui fait du jazz Et qui f'rait vibrer la caisse Elle aperçut un vieux vieillard - Les vieillards ne sont jamais jeunes - Qui la suivait dans le brouillard A l'heure ousque les rich's déjeunent Que voulez-vous qu'ell' lui criât? Le vieux vieillard lui dit comm' çà "On t'appelle Fleur des Fortifs Fais un arrêt facultatif Nous allons prendr' l'apéritif Je le paierai, je n' suis pas juif J' suis vieux, mais je suis sensitif Je rêv' d'un p'tit lascif Si tu m' fais du superlatif Je te paierai double tarif" Tif, tif 3. Mais elle poussa de grands cris En reconnaissant son grand-père Arrièr' cochonnet, qu'ell' lui dit, Et il fit cinq six bonds en arrière Et dans un sursaut de dégoût Il s'étrangla avec sa barbe Et se j'ta son corps dans l'égout Tandis qu'ell' s' pendait à un arbre. Comme quoi y a toujours de l'honneur Ousqu'il y a du sens et du coeur On l'appelait Fleur des Fortifs Ell' repose sous un massif De rhododendrons maladifs Où l' rossignol chante pensif "C'est l'Etat le grand responsif Qui laiss' les fill's vendr' leur rosbif" Et le merle répond plaintif "Tout çà c'est bien emmerlatif !" Tif, tif La chanson date de 1930 ci-dessus, un extrait de l'enregistrement par l'auteur, Georgius. "Fortifs" désigne les anciennes fortifications qui protégeaient la ville de Paris; des quartiers périphériques généralement fort pauvres. La tête d'Arthur air La pièce trouée 1. Un cocher prom'nait en voiture, Sur le boul'vard, un beau matin, Un' dame et ce cochon d'Arthur ; Ils faisaient l'amour en sapin ! Le cocher, intrigué sans doute, De voir ainsi les stores baissés Par la lucarne, en cours de route R'garda, et s'mit à rigoler. Elle suçait la pin' d'Arthur Dans la voiture } bis 2. Il appela vite un confrère, Qui s'mit aussi à rigoler, Un agent, les voyant faire, Voulut à son tour reluquer. Les deux amoureux, bien tranquilles, S' caressaient sans s' douter de rien, Quand tout à coup, l' sergent d' ville Ouvr' la porte et gueule soudain Ah ! Vous sucez la pin' d'Arthur Dans la voiture } bis 3. Les bourgeois, voyant la police, Ouvrir le sapin brusquement, Accourur'nt au moment propice, Pour contempler les deux amants. Or justement l' mari d'la dame, Voyant sa moitié qu'on emm'nait Gueula, le désespoir dans l'âme Mais dit's moi donc ce qu'elle a fait ? Elle a sucé la pin' d'Arthur Dans la voiture } bis 4. Or ce monsieur était un juge, Et s' voyant ainsi cocufié, Pour éviter tout le grabuge, Arthur fut de suit' relâché. Un chansonnier vit l'aventure, Et la mit en vers à l'instant, L'intitula ? La ... têt' d'Arthur, Et puis s'en alla en chantant Elle a sucé la pin' d'Arthur Dans la voiture } bis 5. Et maintenant, je me rappelle, Qu' Arthur était un étudiant, Et que lui, ainsi que sa belle, N'ont plus l' gout d' l'amour ambulant, Aujourd'hui à chaque guindaille Lorsque chacun a bien soiffé, Quand on réclame un r'frain canaille, Les étudiants s'mettent à chanter Elle a sucé la pin' d'Arthur Dans la voiture } bis La chanson figure dès la première édition des Fleurs du Mâle 1922 et est reprise dans les rééditions ultérieures jusqu'en 1946. A l'heure actuelle, on la retrouve encore dans le Bitu magnifique. Nous n'avons malheureusement pas trouvé trace de l'air La pièce trouée. Héloïse et Abélard Paroles et musique Xanrof Harmonisation Robert Ledent Voir la partition 1. Peuples de Navarre et de France Des Batignoll's et du Jura Oyez cette triste romance! Aïe, aïe ma mère! Aïe, aïe papa! 2. C'est l'horrible mésaventure Qu'eut, il y a quelque temps de çà Un professeur d' littérature 3. De ses élèv's, nous dit l'histoire, Abélard, il s'app'lait comm' çà, Fatiguait beaucoup la mémoire 4. Le chanoine de Saint-Sulpice Comm' répétiteur le donna A sa petit' fille Héloïse 5. Le tuteur de la demoiselle Lui avait inculqué déjà Plus d'un' leçon superficielle 6. Mais çà n'manqua pas d' la surprendre Quand l'bel Abélard lui donna Un très long morceau à apprendre 7. Ne pouvant s' l'entrer dans la tête La pauvr' petit' se dépita Et s' mit à pleurer comme un' bête 8. Abélard lui disait "Patience Votre intelligenc' s'ouvrira" Ell' n'y mettait pas d'complaisance 9. Mais le tuteur, comm' dans un drame Un soir chez Abélard entra Pour lui raccourcir son programme 10. Mais dans son ardeur criminelle, Au lieu d'élaguer, il trancha La partie la plus essentielle. 11. Depuis cet acte attentatoire Jamais Abélard ne r'trouva Le fil perdu de son histoire 12. Quoiqu'ayant pris goût aux préludes, Héloïse, à cinquante ans d' là, Mourut sans finir ses études. La chanson est dédicacée à Jeanne Granier, mais a également fait partie du répertoire d'Yvette Guilbert, l'interprète favorite de Xanrof. Publiée en 1890 par J. Ondet dans Chansons parisiennes, elle est également reprise dans le n°13 de Les Chansons illustrées. Le texte est quasiment identique; seul aïe, aïe est remplacé par oï aï ! Pourtant, la chanson ou tout au moins son texte devait déjà préexister. En effet dans Chansons populaires de France, recueillies par G. Richard publié en 1867 on trouve 1. Ecoutez, sexe aimable, Le récit lamentable D'un fait très-véritable Qu'on lit dans saint Bernard. Le docteur Abeilard, Maître dans plus d'un art, Précepteur de fillette, Soupirait en cachette Pour la nièce discrète Du chanoine Fulbert. 2. Sous le même couvert Logeait le galant vert; Son latin avec zèle. Il montrait à la belle, Et l'on dit qu'auprès d'elle, ll ne le perdait pas. Mais un beau jour, hélas ! Donnant leçon tout bas, Fulbert, avec main forte, Vint frapper à la porte, Entouré d'une escorte Nombreuse et sans pitié. 3. Abeilard, effrayé, Et mourant à moitié , Quand on vint le surprendre, Lui faisait bien comprendre Un passage assez tendre Du savant art dd'aimer. Il voulut s'exprimer, Mais, sans trop s'informer, L'abbé, prenant le drôle, Lui coupa la parole, Et le maître d'école Par force resta court. 4. Dans ce funeste jour On vit pleurer l'Amour. Sans jeter feu ni flamme, Refroidi pour sa dame, Abeilard, en bonne âme, A SaintDenis s'en fut. De Satan à l'affût, ll trompa mieux le but Que défunt saint Antoine, Car la main du chanoine De l'ennemi du moine L'avait mis à couvert. 5. Voyant tout découvert, Loin de l'oncle Fulbert, La dévote Héloïse Qu'on avait compromise, S'en fut droit à l'église Du couvent d'Argenteuil. On lui fit bon accueil ; Avec la larme à l'œil, Chaque sœur se récrie Sur la main en furie Qui tranche pour la vie Le fil de ses amours. 6. Craignant les sots discours, La belle pour toujours Quitta ce domicile. Abeilard, plus tranquille, Lui fit don d'un asile, Non loin de son couvent. Héloise, en pleurant , Le mit au monument, ... Elle eut mieux fait d'en rire, Car avant qu'il expire, Elle pouvait bien dire "Ici gît mon amant." La fin de l'histoire est moins dramatique mais la raison en est peut-être dû à la censure qui régnait à l'époque. À remarquer la structure anormale du premier couplet qui ne comporte que 10 vers 3+3+3+1 alors que tous les autres en possèdent 12 2+3+3+3+1. Comme le dernier vers de chaque couplet rime avec les deux premiers du suivant, n'aurait-il pas été plus logique de décomposer en 5 couplets de 12 vers et un dernier de 10 vers ?

CURRENTLYREADING: chanson paillarde en passant par la lorraine. Share Tweet. Share on Facebook

Hélas ! je n'ai retrouvé ni le nom du chansonnier, ni la musique du texte ci-dessous. Toute aide sera la bienvenue Le texte On juge l'homme à ses habits; Les miens sont tous d'un goût exquis, Vos désirs sont ma loi suprême REFRAIN Qui suit avec discrétion La lettre que l'on met à la Poste, S'attache à toute passion, Qui transmet en tout lieux mille intérêts divers, Attriste ou réjouit les coeurs dans l'univers, C'est le timbre-poste. Ah, Mamzell', comm' ça vous maigrit D'aller chaqu' jour à l'exercice; Les brav's gens qu'on mêne au supplice, Son' ben p'us heureux qu'un conscrit. L'caporal dit qu'ben sûr mon être N'est point l'oeuv' d'Monsieur Craxitèl Mais j'vous quitt v'là qu'on bat le rappel Avec laquell' j'ai l'honneur d'être. REFRAIN Mon chéri, tu m'avais donné En partant 2 billets de banque; Mais tu sais si le coeur me manque Quand je vois un infortuné D'un pauvre aveugle de naissance Tes billets ont fait un heureux; Ah! Que n'as tu vu dans ses yeux, Comme moi, sa reconnaissance! REFRAIN Mon fieux, j't'écris la larme à l'oeil, Car la pauvre Jeanne est bien souffrante; Et quand tu r'cevras la présente, Peut-êtr' que j' s'rons ben tous en deuil Mais c'qui consol' not' peine extrême, C'est que not' vache à fait un veau; Tout l' mond' désir' dans le hameau Que la présent' te trouv' de même. REFRAIN Pour l'utilisation de cette chanson merci de lire entièrement la page d'accueil. "Tiens Voilà L'facteur" de BourvilTimbre République Française n° 2900 chez Y&T Mise en page François Miehe et Evelyne Siran Vente au public du 19 septembre 1994 au 14 avril 1995 Surtaxe pour la Croix Rouge Taille 21,45 x 36 Dentelure 13 Quantité en carnet Couleur multicolore Imprimé en héliogravure par ITVF Affranchissement lettre usuelle Dans chaque village, on connaît l'facteur C'est un personnage qu'on porte dans son cœur Recevoir une lettre, vous met en émoi Chacun s'dit, peut-être y'en a une pour moi Voilà pourquoi quoi quoi quoi quoi Quand l'chien aboie boie boie boie boie Tout le monde se dit avec joie {refrain} Tiens! voilà l'facteur Son p'tit air est affranchi Comme ses lettres et ses colis Tiens! voilà l'facteur Il apporte le journal Et son bonjour matinal L'été quand il fait beau, il vous dit il fait chaud Mais quand on veut la pluie, il vous dit ça pleut aujourd'hui {rires Ah! Ah!...} Tiens! voilà l'facteur Pour garder son amitié, soyez complètement {rires Ah! Ah!...} Le printemps fait naître les lettres d'amour Et pour les connaître, on attend toujours Mais par la fenêtre, un jour le facteur Vous remet une lettre Zut, c'est l'percepteur Voilà pourquoi quoi quoi quoi quoi Quand l'chien aboie boie boie boie boie Tout le monde se dit avec joie Tiens! voilà facteur A cheval sur son vélo A côté quand ça monte trop Tiens! Voilà l'facteur Et pour les plis très urgents En courant il prend son temps Quand il roule rapidement ce n'est pas pour un urgent Mais c'est tout simplement parce qu'il est poussé par le vent Tiens! Voilà l'facteur Quand il roule un peu penché, c'est qu'il a une lettre chargée {parlé Ah! Sacré facteur} Et lorsque vous restez quelques jours sans courrier Chez vous quand même il vient pour vous dire aujourd'hui y'a rien {rires Ah! Ah!...} Tiens! Voilà l'facteur Venez boire à ma santé, vous l'avez bien mérité {parlé Merci bien facteur et à demain} Un tout petit mot sur Bourvil, je le cite "Je suis né à un âge si modeste, que ça ne vaut peut-être pas la peine de le préciser. Je suis né dans une ferme en face d'une meule de foin. Il m'en est toujours resté quelque chose"Après avoir crée un groupe "Max Louisart et ses Boy", il prend sa valise pour "faire l'artiste" à Paris. Belle réussite n'est-ce-pas? Juste avant de mourir, en jouant dans le "Cercle Rouge", il n'a pas pu s'empêcher de chanter "La Tactique du Gendarme" au moment ou il va arrêter Alain Delon, vers la fin du film. Pirouette cacahuète Il était un petit homme Pirouette cacahuète Il était un petit homme Qui avait une drôle de maison Qui avait une drôle de maison Sa maison est en carton Pirouette cacahuète Sa maison est en carton Les escaliers sont en papier Les escaliers sont en papier Si vous voulez y monter Pirouette cacahuète Si vous voulez y monter Vous vous casserez le bout du nez Vous vous casserez le bout du nez Le facteur y est monté Pirouette cacahuète Le facteur y est monté Il s'est cassé le bout du nez Il s'est cassé le bout du nez On lui a raccommodé Pirouette cacahuète On lui a raccommodé Avec du joli fil doré Avec du joli fil doré Le beau fil s'est cassé Pirouette cacahuète Le beau fil s'est cassé Le bout du nez s'est envolé Le bout du nez s'est envolé Un avion à réaction Pirouette cacahuète Un avion à réaction A rattrapé le bout du nez A rattrapé le bout du nez Mon histoire est terminée Pirouette cacahuète Mon histoire est terminée Mesdames, Messieurs, applaudissez ! Mesdames, Messieurs, applaudissez ! Le facteur n'est pas passé Chanson enfantine Le facteur n'est pas passé Il ne passera jamais Lundi, mardi, mercredi Jeudi, vendredi, samedi Dimanche "Fermez les petits pois" ou "Fermez les petits pois chez soi" Règles du jeu Les enfants sont assis en cercle, le facteur a un mouchoir ou un morceau de tissu à la main. Pendant que les enfants chantent, le facteur fait le tour du cercle. Quand ils disent "Fermez les petits pois", ils ferment les yeux et le facteur laisse tomber le mouchoir derrière un enfant. Quand celui-ci s'en aperçoit, il doit ramasser le mouchoir et courir après le facteur qui lui, doit faire le tour et prendre la place laissée vide. Si le facteur arrive à prendre la place vide ou si le destinataire n'a pas vu le "courrier" dans son dos, il prend la place du facteur. Sinon, le jeu reprend avec le même dada, sur mon bidet Poser l’enfant sur les genoux et en les bougeant de manière à lui donner l'impression d'être sur un cheval Ici le bidet et à comprendre dans son sens original, le cheval de la petite poste À dada sur mon bidet Quand il trotte il est trop laid au galop, il est trop beau Au pas, au pas, au pas, Au trot, au trot, au trot Au galop, au galop, au galop, au galop Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Variante L’enfant déjà sur les genoux À dada sur mon bidet Quand il trotte il fait des pets. Quand il va sur la grande route Il fait prout ! prout ! prout cadet prout cadet Le Facteur de Babylon Circus Il parcourait la ville Les oreilles dans le vent apporter aux familles le courrier en souriant cet homme est bien gentil et tout plein de bonheur un peu de la chopine normal pour un facteur mais pas l'histoire s'aggrave il arrive a épouser une bien moche femme Qui lui pompais son blébis il n'a touché sa femme qu'une seule fois dans sa vie lui a mit une rafale lui a fait trois petits deux ans minestoison pour trois affreux bébés si tu fais l'addition 3 mois il a gagné naquirent alors 3 soeurs pas tout a fait jolies quand tu pense a leur mère t'es beaucoup moins surpris il s'écoula du temps on s'y est habitués le facteur est maintenant sous-chef au il boit toujours autant elles ont peu évoluées elles ont toutes 20 ans normal pour des triplés moi qui ne suis pas en quête de difficulté sous ma grosse couette les trois j'ai essayé la première fut pas bavarde je n'lui ai rien demandé si ce n'est que d'éteindre j’voulais pas degueuler la seconde était trop grosse j'ai failli étouffer sa n'sentait pas l'eau de rose fallait bien l'essayer! la derniére fut la pire c'est la qu'J'ai pris mon pied si ça vous fait sourire je n'ai rien regretté et j'ai pris la plus moche pour pas m'la faire voler j'la sortais le dimanche j'veux pas m'faire remarker mam'zelle est fonctionaire et c'est un beau métier elle assure mes arrières c'est la sécurité moi je vais a la pêche et je joue au tiercé parce que la vie est belle avec les Allons!... Patjoa un peu de serieux Georges MoustakiLe facteur Le jeune facteur est mort Il n'avait que dix-sept ans L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager C'est lui qui venait chaque jour Les bras chargés de tous mes mots d'amour C'est lui qui tenait dans ses mains La fleur d'amour cueillie dans ton jardin Il est parti dans le ciel bleu Comme un oiseau enfin libre et heureux Et quand son âme l'a quitté Un rossignol quelque part a chanté Je t'aime autant que je t'aimais Mais je ne peux le dire désormais Il a emporté avec lui Les derniers mots que je t'avais écrit Il n'ira plus sur les chemins Fleuris de roses et de jasmins Qui mènent jusqu'à ta maison L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager Et mon cœur est comme en prison Il est parti l'adolescent Qui t'apportait mes joies et mes tourments L'hiver a tué le printemps Tout est fini pour nous deux maintenant le-facteur-de-mafate-batker"Le facteur de Mafate" de Bat'ker Très belle chanson réunionnaise si vous avez le temps écoutez-là La brume dort dans la plaine Le jour se lève à peine 40 kilo de lettres C’est parti pour des kilomètres Mes vieilles pompes, ma casquette Et le cuir de ma musette J’traverse tranquille Dans ce monde paisible Les sentiers serpentent le cirque La forêt, se vante fier et haut D’appartenir à ce décor magique de falaises de voiles d’eau On y oubli même le temps J’en perd un peu dur ma tournée, les touristes m’arrêtent souvent Juste pour me photographier. J’aime le jaune de mon polo Mwin la pa peur zot y moukate Pas de moteur ni même de vélo Je suis un facteur en savates Je n’ai besoin d’aucun numéro Y’a pas de rue, y’a pas de boîte Je connais tous les habitants de là-haut Je suis le facteur de Mafate. Je connais les îlets par coeur Roche Plate, Ilet-aux-orangers Ou encore Ilet-à-malheur Chaque maison, acceuil familier Je suis un peu le messager Porteur de toutes les nouvelles Celles qui s’accrochent tout en haut des falaises. J’aime le jaune de mon polo Mwin la pa peur zot y moukate Pas de moteur ni même de vélo Je suis un facteur en savates Je n’ai besoin d’aucun numéro Y’a pas de rue, y’a pas de boîte Je connais tous les habitants de là-haut Je suis le facteur de Mafate. Fin de carrière, de timbres et de courriers Déjà quatre fois le tour de la Terre Mes mollets sont aussi durs que toutes ces années de marche Dans la fraicheur des fougères J’ai rangé ma casquette, le soleil de mon polo Je m’souviens du parfum des Tamarins Rien n’est pareil à ce métier Rien n’est aussi beau Je suis le facteur Je fais parti du tableau. J’aime le jaune de mon polo Mwin la pa peur zot y moukate Pas de moteur ni même de vélo Je suis un facteur en savates Je n’ai besoin d’aucun numéro Y’a pas de rue, y’a pas de boîte Je connais tous les habitants de là-haut Je suis le facteur de Mafate. J’aime le soleil de mon polo Je suis un facteur en savates Je connais tous les habitants de là-haut Je suis le facteur de le facteur de Mafate prit sa retraite, un hélicoptère le remplaça dans sa tournée. boris VianParoles Le Déserteur de Boris Vian Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C'est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise Je m'en vais déserter Depuis que je suis né J'ai vu mourir mon père J'ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers Quand j'étais prisonnier On m'a volé ma femme On m'a volé mon âme Et tout mon cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J'irai sur les chemins Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai aux gens Refusez d'obéir Refusez de la faire N'allez pas à la guerre Refusez de partir S'il faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Monsieur le Président Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer PATJOA visiteurs depuis le 20/08/2013

Paroles Télécharger des partitions gratuites: Bourvil. Top. À Bicyclette . À Joinville-Le-Pont. Avec Bidasse. Ballade Irlandaise. Caroline, Caroline. Ce P'Tit Air Là. Top. C'Est L'Piston. Douce, Si Douce. Houpetta La Bella. La Ballade Irlandaise. La Rumba Du Pinçeau. Le Boogie-Yogi. Top. Le Poisson Rouge. Les Abeilles. Ma P'Tit' Chanson. Salade De Fruits. Tiens Voilà L'Facteur. Le jeune facteur est mort Il n'avait que dix-sept ans Tout est fini pour lui maintenant L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager C'est lui qui venait chaque jour Les bras chargés de tous mes mots d'amour C'est lui qui portait dans ses mains La fleur d'amour cueillie dans ton jardin Il est parti dans le ciel bleu Comme un oiseau enfin libre et heureux Et quand son âme me l'a quitté Un rossignol quelque part a chanté Je t'aime autant que je t'aimais Mais je ne peux le dire désormais Il a emporté avec lui Les derniers mots que je t'avais écrit Il n'ira plus sur les chemins Fleuris de rose et de jasmin Qui mènent jusqu'à ta maison On on on on on L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager Et mon coeur est comme en prison On on on on on Il est parti l'adolescent Qui t'apportait mes joies et mes tourments L'hiver a tué le printemps Tout est fini pour nous deux maintenant.
Bourvil; Paroles Bourvil; Videos Bourvil; À Bicyclette; À Joinville-le-Pont; À Pied, à Cheval Et En Voiture; A Bicyclette; A Dada; A Joinville-le-Pont; A La Campagne ; A Pied, à Ch'val Et En Voiture; Abonné Au Gaz; Abuglubu, Abugluba; Abuglubu, Abugluba (feat Pierrette Bruno) Adèle; Adèle; Allumett' Polka; Angèle; Antonin; Attachement; Au Son De L'accordéon; Avec Bidasse;

Ajouter au panier Le produit a été ajouté au panier Le stock est insuffisant. unités ont été rajoutées au panierTotal Stock épuisé. En rupture de stock Quantité minimum d'achat La quantité minimum d'achat n'est pas atteinte home Chansons Classique Pédagogie Instruments Compilations Catalogues Accès Marchands REMISES Particuliers -10% Marchands -30% Distributeurs -40% Ref. PB7194 zoom photos non contractuelles Détails Produit Interprète BOURVIL Paroles BOURVIL Musique Etienne LORIN Partition ligne de chant + texte + accords guitare Format d'imprimerie ou partition numérique imprimée par nos soins, selon disponibilité STOCK PERMANENT Veuillez choisir les options choisissez les produits associés choisissez votre taille/coloris Alerte Veuillez saisir les champs obligatoires! Merci, votre demande est bien prise en compte. Contact Aide Conditions de vente Copyright Mentions légales Y-Proximité Store Factory

Bourvil: Tiens, voilà le facteur Infos pratiques : Pour aller acheter un timbre à Etréaupont : depuis Bergues : prendre la D916, continuer sur l’A25 direction Lille, prendre l’A1 puis l’A27, direction Valenciennes. Prendre l’A23, l’A2, la D649 et enfin la N2 (191 km, 2h08) Écouter l'émission. Emission du lundi 05 octobre 2009 - 01/11 5 octobre 2009 - MP3 - Emission du Sur la scène d’Odyssud où Édouard Baer présente ce mois-ci sa dernière pièce, les Toulousains familiers des nuits de Victor-Hugo, du gras de Noir de Bigorre et du son de la guitare sèche, reconnaitront la silhouette de Tito. Guitariste d’élite, maître coupeur de jambon, grand viveur, saltimbanque à la joie communicative, quelque part entre le marlou d’Audiard et la créature fellinienne, cet Aquitain a traversé bien des déserts avant de vivre, à la radio, au théâtre et au cinéma, une vie rêvée d’amuseur et de je te dis tout, je pars en prison et ton magazine sera retiré des kiosques ! » Tito s’esclaffe en remuant sur place avec son air canaille, à la fois inaltéré et toujours surprenant. Presque vingt ans pourtant qu’on connaît l’animal, dans le genre félin ondoyant, regard aux aguets, voix mélodieuse au bord du rire. On se souvient de lui la première fois en 2002 ou 2003, derrière le comptoir du J’Go, l’établissement de la place Victor-Hugo il coupait, avec une inlassable patience méthodique, des lamelles de Noir de Bigorre, puis à la fin du service, troquant le jambon et le couteau pour la guitare, il avait diverti les derniers clients jusqu’à l’aube dans un mélange, qui depuis a fait sa légende, de chansons à boire et de mélodies à pleurer. Cette nuit qui en a appelé beaucoup d’autres en sa compagnie, on se rappelle l’avoir trouvé spirituel, racé, flamboyant, une gueule de Cheyenne et des manières délicates ; aujourd’hui à 55 ans, frais grand-père, il n’a pas beaucoup changé. Il revient ce mois-ci Odyssud du 19 au 21 novembre, où il accompagne sur scène Édouard Baer dans son spectacle Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce. Un titre à rallonge comique, très baeresque, mi-De Broca mi-dada, qui conviendrait également très bien pour présenter la vie de notre sujet. En guise d’amorce édifiante, le jour de notre rendez-vous, il se pointe vêtu d’une improbable chemise à motifs floraux taillée sur mesure en Chine et siglée El Tito sur la bande du col Je t’ai pas raconté ? Ma photo avec François Hollande trône dans le plus grand souk de Shanghai… ». Sans attendre, il en retrousse les manches pour découvrir ses avant-bras couverts de tatouages à l’encre turquoise estompée dans le détail un poignard de la vengeance, une tombe, un parchemin, une tête de diable, le A cerclé de ceux qui ne fréquentent ni les isoloirs ni les églises, et un très distinct encore Mort aux Vaches. Voilà saisi, en quelques touches rapides, le baroquisme du personnage chemise sur mesure et tags sur la peau ; la Chine et l’anarchie ; les goûts d’aristo et les habitudes de mauvais garçon, à moins que ce ne soit l’inverse. Celui qu’on appelle Tito est né sous un autre nom au Bouscat, dans la banlieue bordelaise. Pourquoi Tito, au fait ? Gamin, j’étais maigre comme un moineau et je sifflais tout le temps. Titi, Tito, le surnom est venu. Maintenant tout le monde m’appelle comme ça, à part les gens de l’administration et les flics quand ils m’arrêtent. » On sent que ça le ravit, cette distinction à la sonorité enfantine. On suggère, comme chez beaucoup d’artistes, le désir, même inconscient, de s’inventer, de s’arracher de la sorte aux clous identitaires ; il fait la moue, rétorque qu’il n’a pas choisi mais accepté ce surnom ; une manière bien commode cependant, nous glissera-t-il plus tard, de tenir à distance les fantômes du passé ». Car oui, comme il en va proverbialement des amuseurs, sous l’apparente fantaisie débonnaire, les fantômes chez lui aussi sont là, certains bien agités et douloureux encore, que la pudeur s’emploie à chasser. © Sébastien Vaissière Doinel en santiags Tito a grandi dans une Cité HLM à Mérignac, un de ces grands ensembles à la grisaille bétonneuse qui ont fleuri en périphérie des villes dans la France de l’après-guerre. Il y a vécu son enfance et une partie de sa jeunesse, avec son père René, sa mère Christiane, et ses deux grandes sœurs Catherine et Christine, à cinq dans un appartement où Tito le dernier-né, n’ayant pas de chambre, dort dans la salle à manger avec le chat. Maman, native du Bassin, travaille à l’usine Mod’s 8, le fabricant de chaussures. Papa, aux origines diverses italo-autrichienne par la mère, suisse-allemande par le père, est pupille de la nation ; placé dans un orphelinat, illettré, il travaille aux champs, puis devient maçon, puis fonctionnaire aux PTT. Tito ne s’étend pas, mais entre les lignes on devine l’âpreté de la vie ouvrière, sa pesante fatigue, ses invariables débordements à la Zola, la façon dont sur la durée elle esquinte les corps autant que les esprits ; enfant, à la maison comme ailleurs dans la Cité, Tito en fut un témoin inquiet. Par-delà l’environnement, les conditions de vie, le sentiment de relégation, une énergie se déploie, un tempérament, très tôt, s’affirme. Avec les copains, on jouait tout le temps au foot. Je me revoie aussi en train de monter aux arbres, de crier comme Tarzan, de jouer aux Indiens avec un arc ou une fronde. » Sa sœur Catherine se souvient C’était un enfant très drôle, très libre, toujours prêt à faire les 400 coups. Il était notre petit frère, alors nous l’avons pas mal taquiné avec ma sœur. Dès qu’on nous laissait seuls dans l’appartement, on en profitait pour le déguiser, il finissait souvent avec les chaussures et les foulards de maman. » Le déguisement, tiens donc, si important ensuite dans la panoplie de l’artiste de music-hall, capable de monter sur scène en habit de panthère ou de passer deux mois à confectionner une cape avec 2 100 coquilles d’escargots et une longue traîne de bave !. À l’école, Tarzan s’ennuie. Il fait le pitre, ne pense qu’aux filles. Ah Rosita, l’Espagnole, on était tous amoureux d’elle. Qu’est-ce qu’elle sentait bon ! » De la sixième à la quatrième il suit des cours aménagés, puis s’oriente vers un CAP en mécanique générale. Je pensais faire de la mécanique en général, alors que ça voulait dire devenir tourneur-fraiseur-ajusteur. » Au rassemblement des cancres et des caïds, il tient son rang. C’est l’époque des larcins, de la glande souveraine, des vadrouilles sans but. Je me fais virer la dernière année du CAP après avoir saccagé une salle de classe avec des copains. Tous les matins je fais croire à mon père que je vais encore à l’école. Je mens très bien et ma mère, comme d’habitude, me protège. » Dans ces années, en contrepoint lumineux de la Cité, il y a les plages et le port du Taussat dans le Bassin d’Arcachon, et cette cabane secondaire » comme dit joliment Tito, dans les bois près du rivage, sans eau ni électricité, où se retrouve chaque été la famille. Là-bas, les journées s’étirent, il ramasse les coquillages, il pêche l’anguille avec son père. J’ai toujours voulu être pêcheur », dit-il aujourd’hui encore, après avoir transmis le virus à son fils. L’été de ses 14 ans, on lui confie la gérance du manège appartenant à la branche foraine de la famille, du côté de sa mère ; avec l’argent gagné, il s’achète sa première mobylette, une Motobécane 51 Super. Nous sommes à la fin des années 70, Tito porte blouson noir, jean déchiré et santiags, un mélange de Renaud et du Doinel de Truffaut un peu zonard, gouailleur, rusé, réfractaire. Des voies peu licites le tentent, il a envie de respirer ailleurs ; heureusement, la musique est déjà entrée dans sa vie. © Bite d’acier À 3 ans, l’enfant fait des caprices il ne veut manger que dans l’assiette où il y a le dessin du monsieur en tenue de mandarin qui joue de la guitare. À 7 ans, son père lui ramène sa première guitare, un jouet de frontière, noir et feu, impossible à accorder. » Avec ses sœurs, ils passent à longueurs de soirées près du transistor les groupes anglais qui passent à la radio. À 14 ans, il touche sa première guitare électrique et monte son premier groupe avec les copains de la Cité The Flames. On dessinait des flammes partout où on allait sur les murs, sur les blousons en jean. J’étais le seul qui savait jouer de la guitare, des types avaient commencé à m’apprendre quelques notes de blues à la Maison du quartier. » Un an plus tard, c’est du sérieux enfin presque !, il monte, avec Mémelle et Laurent, un nouveau groupe Béton Armé. Préposé au chant et à la guitare, il écrit ses premières chansons, se prend logiquement pour une star. Le son est rock, une scène bordelaise » émerge alors, de laquelle se distinguera Noir Désir. Pour l’essentiel, le groupe se contente de reprises et Tito braille en yaourt. Le déclic intervient un jour chez les parents d’un ami, quand il découvre dans un coin de la bibliothèque le répertoire des chansons paillardes. Voilà la belle idée, dans la veine punk du moment reprendre des paroles de cul sur des airs rock. Ça donnera des titres comme Branle Charlotte ou Bite d’acier ce dernier sur l’air de Highway to Hell, avec ces paroles onctueuses Quand il était / Chez les curés / Bite, bite, bite d’acier / Sonnez les cloches / À coup de bélier / Bite, bite, bite d’acier. Le résultat sur scène ? Les gens sont outrés, on débranche nos amplis. Rapidement, mes potes n’assument pas, je continuerai tout seul. » Tito a 17 ans, il vient de rater l’examen du CAP, il est à la rue. Il prend sa mobylette, fait le tour de la zone industrielle de Mérignac et, suivant l’exemple d’un certain nombre de ses camarades de la Cité, se fait embaucher dans une usine comme polisseur sur métaux. Un soir à la même époque, il traîne devant le parc de la mairie de Mérignac et repère l’endroit où le gardien planque les clés. La nuit suivante, avec les copains, ils cambriolent la mairie, enfin on vole 6 tronçonneuses dans l’idée de les revendre après ». Idée lumineuse, sauf qu’une bouche mal intentionnée le balance et qu’un matin la police débarque à l’usine. Le maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie maire historique de la ville pendant 40 ans, le reçoit alors dans son bureau et lui tient à peu près ce langage Écoutez, je ne vais pas porter plainte mais vous allez faire deux choses ramener les tronçonneuses et travailler pour moi à la mairie. » Et voilà notre apprenti cambrioleur chargé tous les samedis durant quelques mois, tronçonneuse en mains, d’entretenir le jardin de la mairie. En parallèle de l’usine, la nuit, plutôt que de poursuivre sa carrière dans le banditisme, Tito file de l’autre côté de la Garonne, à Lormont, où un lieu commence à attirer les blousons noirs et les mobylettes Création, le bien nommé, est tenu par un ex-taulard amateur de pogos, William Perez, et chez lui se retrouvent tous les groupes de la fameuse scène rock bordelaise. Tito affine ses compos, il s’essaie à des textes plus sérieux pour plaire aux filles » Né pour souffrir, s’avise qu’il est meilleur pour les conneries » Riton la Moustache, La flicaille c’est la racaille. Surtout, c’est là-bas qu’il découvre le flamenco avec les gitans et les Espagnols qui débarquent certains soirs. Liberté d’allure, danse fiévreuse, chant profond, et puis ces mains qui claquent, ces talons qui résonnent la passion pour cette musique populaire et enjouée est immédiate, Tito se met à la guitare sèche et s’initie aux différents styles. L’été, il met en pratique en faisant le tour des plages de la côte et du Bassin, guitare sous le bras. J’ai fait 80 dates tous les étés pendant plusieurs années, dans les bars, les boîtes, les camps naturistes. À l’époque, tout le monde voulait les Gipsys Kings, Bamboleo, et comme les gens craignaient de faire appel aux vrais gitans, j’étais un des seuls à savoir le faire. » T’es un malade, toi ! » Les concerts, les virées, c’est le soir, l’été, pour se distraire d’un quotidien à l’usine qui lui pèse de plus en plus. Tito voit les collègues, ceux qui sont là depuis vingt ou trente ans, dos cabossé, gamma GT au plafond. Un après-midi, je m’en souviens très bien, j’ai posé les gants et je suis parti. » Il a 23 ans, il baratine l’ANPE pour toucher des indemnités, il pense à survivre, c’est tout. Arrive alors la proposition qui va changer sa vie. Benoît et Pierre, deux jeunes Bordelais à qui il donne des cours de guitare, partent un an à Cordoue pour suivre l’enseignement d’un maestro du flamenco, Merengue de Córdoba ; ils proposent à Tito de venir ; quand on n’a rien à perdre, c’est sans doute plus facile d’accepter. Problème Tito, qui n’a ni visa ni carte d’identité, se fait refouler par les douaniers espagnols à la gare d’Hendaye. Les valises pleines, la guitare sur le dos, le baroudeur ne désarme pas, marche deux kilomètres jusqu’au poste frontière d’Irun et, avec son permis de chasse frappé du tampon de la République !, arrive à convaincre un douanier moins vétilleux. Il finit, non sans avoir au préalable guidé un Marocain sans-papiers dans sa navigation clandestine vers Algésiras, par retrouver ses deux camarades d’aventure, et atteindre Cordoue, l’Andalousie, terre de toutes les promesses. La vie là-bas, les premiers temps, ne ressemble pas exactement à la fiesta débridée. Tous les mois, se souvient Tito, j’attends le facteur pour recevoir mon chèque de l’ANPE que ma mère m’envoie par mandat après avoir pointé à ma place. Je vis avec dix francs par jour, je me nourris de chips et de Vache qui rit, je bois de l’eau chaude. Mais je m’en fous, je suis prêt à tout pour la guitare, je comprends que c’est ma vie. » Tito gratte et pince dix heures par jour, jusqu’à s’abîmer les doigts. T’es un malade, toi ! » lui lance le maestro Merengue, qui pourtant en a vu passer quelques-uns. Benoît et Pierre finissent par rentrer en France. Tito reste seul chez la mère de Merengue qui l’héberge, il veut devenir musicien, il ne se laisse plus le choix. Une rencontre sera alors décisive Miguel Rojo, un écrivain, réfugié politique chilien, que Tito croise un été pendant sa tournée des bars à Bordeaux. Miguel le convainc de l’accompagner à Séville où il connaît du monde et, dès le premier jour, lui fait rencontrer Paco Lira, patron de la mythique Carboneria. De cette ancienne synagogue devenue charbonnerie d’où le nom, Paco a fait, depuis le milieu des années 70, une salle de concert, un lieu d’exposition, d’agitation politique et de fête ; toute la culture andalouse, de l’esprit mauresque à l’âme gitane, et toute l’effervescence de l’époque condensées en un endroit. L’architecture et la déco sont baroques, avec les cheminées, les murs peints en bleu Frida Kahlo, les objets de récup’, le grand bar, le patio. Une salle est dédiée au flamenco. Jamais de musique d’ambiance, que des musiciens live. Tous les jours, s’émerveille encore Tito, je croisais des chanteurs, des intellectuels, des artistes. C’était la première fois que je voyais des gens comme ça ! » Pendant dix ans entrecoupés de retours alimentaires à Bordeaux, Tito vit à la Carbo ». Le soir, il accompagne sur scène des grands maîtres de passage, comme le chanteur El Cabrero surnommé ainsi, le chevrier, parce qu’à l’adolescence il a vendu les trois chèvres de son héritage, et qu’il est descendu à pied de son village de montagne jusqu’à Séville pour devenir chanteur. Après les concerts, au bout de ces nuits qui n’en finissent pas de s’étirer, Tito dort sur place, à l’étage, dans une pièce séparée des autres par un drap blanc, sur un matelas qu’il partage avec son ami chilien Miguel. Le rythme est contraignant il lui arrive de jouer plusieurs heures, un peu austère les revenus n’ont pas augmenté, et en même temps, chaque soir, il se sent grisé par la liberté folle » des gens. Il fréquente le gratin du flamenco, s’aventure dans le quartier des Tres Mil », réputé inaccessible aux non-gitans, qui ferait passer le Bronx pour une station balnéaire. Tout ce que j’ai appris à ce moment-là, s’avise aujourd’hui Tito, n’existe pas dans les livres. Sans le savoir, j’ai recueilli le témoignage d’un monde souterrain et d’une époque disparue. » Naissance de La Casquette Citons quelques noms de génies plus ou moins anonymes à qui Tito pique des trucs » les guitaristes Mario Escudero et Carlos Heredia une bête, un talent immense » ; les chanteurs Paco de Valdeña qui, sur scène, tombe la veste à moitié pour la faire tourner et Miguel El Funi dandy sublime, avec l’écharpe blanche, la gomina, la pochette, le peigne toujours dans la poche. Que le lecteur intrigué s’amuse à taper les noms sur Youtube sa curiosité, qu’il n’en doute pas, sera récompensée. Et puis un soir à la Carboneria, Paco Lira lui présente Juan del Gastor, héritier d’une dynastie de guitaristes, l’inventeur d’un style, d’une manière de jouer très épurée dont la genèse mérite d’être contée. Morón de la Frontera, la ville qui a vu naître le maestro au cœur de l’Andalousie, a longtemps accueilli une base militaire américaine. Pendant la période franquiste, des milliers de soldats sont venus dépenser de l’argent dans les bars et les puticlubs, et dans les radios locales à l’époque, pour accommoder les pensionnaires de la ville, on passait beaucoup de blues. Le petit Juan a entendu ça, et plus tard, dans ses compositions, il cherchera à retrouver ces sonorités venus d’Amérique en les mêlant à des harmonies traditionnelles, ce qu’on appellera El Toque de Morón. Quand il découvre cette technique et la variété des émotions qu’elle génère, Tito se dit voilà ce que je veux faire ; ce mélange de rock, de blues et de flamenco, c’est moi, c’est mon style. Il se rend tous les après-midis chez Juan del Gastor pour une patiente initiation. Il m’apprend, ou plutôt il me montre. Le flamenco, c’est avant tout une tradition orale, d’abord parce que beaucoup ne savent pas lire la musique. On croit à la relation maître-élève. » Dans la famille, il y a aussi le cousin, Dieguito de Morón. Le plus grand guitariste que j’ai vu de ma vie. Un illuminé génial, avec de longs cheveux noirs, un regard de dément. » Et l’on se rappelle soudain avoir entendu Tito nous dire, un soir au J’Go Mon idéal, c’est la violence de Jimi Hendrix et la majesté de Paco de Lucía. » Au début des années 2000, plus prosaïquement, dans ce qu’il est convenu d’appeler la vie sociale et professionnelle, Tito galère. La mère de sa fille Chloé le quitte. Quand il n’a pas de contrat à Séville, il enchaîne les boulots en intérim à Bordeaux. Dans la liste non-exhaustive des métiers exercés, digne d’un inventaire à la Prévert, on retiendra monteur en échafaudage, réparateur de chariots dans les supermarchés, pizzaïolo, animalier de laboratoire, laveur de voitures, vendeur de casseroles, démanteleur de carcasses d’avions il découpe les ailes en aluminium pour les revendre aux ferrailleurs…. Bref, Tito accepte n’importe quoi ; à 35 piges, il survit encore. C’est le moment où, après la révélation du Toque de Morón, il découvre les sévillanes de Lebrija, le village andalou d’où est originaire Concha Vargas, la grande danseuse que Tito accompagne parfois sur scène et qui donne des cours à la Carbo ». Ce qu’elles ont d’atypique ces sévillanes, c’est la part d’improvisation dans les paroles ; rien n’est figé, chacun est libre d’y exprimer sa sensibilité du moment, politique ou intime. Tito s’empare de l’idée et l’adapte à sa manière. J’ai toujours fait ça, explique-t-il partir de quelque chose qui existe déjà pour le détourner de manière comique, légère. Je suis un grand détourneur ! » Ainsi naît La Casquette en plomb, sévillane brutale, comme tordue par un délire sur la gueule de bois, l’un des premiers tubes de flamenco en langue française. Les années J’Go À la suite de La Casquette, d’autres titres prennent formes La Buleria del Tilititron, Régale d’âme pour deux, Je… Des rumbas, des bulerías avec des textes rigolos », comme si toutes les pièces, patiemment assemblées, se mettaient d’un coup à fonctionner ensemble. Tito, pour la première fois, a envie d’enregistrer un album. Bien sûr, il n’a pas les moyens de le financer. Un ami va alors jouer un rôle décisif, Denis Méliet, le très regretté fondateur du J’Go. On se connaissait depuis le Jour de Fête, le premier bar de Denis à Auch où j’étais venu quelques soirs faire l’animation. On est devenus copains, il est venu me voir à Séville. Quand je lui parle de mon projet d’album, il est prêt à m’aider. » Voilà comment, entre deux séances d’enregistrement au studio Polygone de Blagnac en même temps que Bernard Lavilliers et Bernardo Sandoval, la classe ! », Tito se retrouve derrière le comptoir du J’Go, place Victor-Hugo, à couper du Noir de Bigorre. Coupeur de jambon, un métier courant et respecté dans les bars en Espagne, inédit en France. Denis Méliet a l’idée de ce rôle décalé pour son ami, qui l’aidera par la même occasion à financer son projet. Un premier album et un nouveau métier l’aventure rebondit, c’est ce que préfère notre héros. Tous les soirs au J’Go, Tito ne se prive pas de tester ses chansons devant un public qui en redemande. Inspiré par la similitude oblongue des formes, il a une idée de spectacle Guitare et Jambon ». Nous sommes au mitan des années 2000, Tito se déploie, multiplie les projets. C’est l’époque des concerts à Planète Andalousie, haut-lieu du flamenco à Montreuil. Dans cette salle habituée aux raffinements andalous, Tito débarque en peau de panthère, se fout à poil, sert des pois chiches à des spectateurs hallucinés. Du burlesque de cabaret, mais sans céder sur la rigueur musicale ; une attitude punk, pour casser l’esprit de sérieux », mais sans agressivité, sans forcer le trait, avec souvent un rictus de tendresse mélancolique à la Bourvil. Durant cette période riche en rencontres, Tito côtoie un autre félin au chant douloureux, Nilda Fernández. J’ai joué avec lui, on a même vécu trois mois ensemble pour faire son album. Un être rare, très pur, très généreux, élégant, sensible. On était très proches, sa mort m’a beaucoup peiné. » Il tourne également avec Raphaël Fays, un des plus grands guitaristes du monde, avec lequel il commet trois albums chez Harmonia Mundi. Christophe Lamezas, druide du J’Go, son ami depuis vingt ans, suggère une méprise Tito est souvent perçu comme un saltimbanque. Il le revendique d’ailleurs, parce qu’il est d’une modestie incroyable, mais c’est beaucoup plus fort que ça ; il est avant tout un très grand musicien. » © Rémi Benoit En 2008, quand le J’Go ouvre ses portes à Saint-Germain-des-Prés, Denis Méliet demande à nouveau à son ami d’enfiler le tablier du coupeur de jambon. Il lui façonne une table sur mesure, en léger surplomb, la table à Tito ». Le restaurant, à Paris comme déjà à Toulouse, devient un peu sa scène. Des clients viennent l’écouter chanter et déconner ; parmi eux, Édouard Baer, noctambule à l’oreille fine, sensible aux épiphanies de bistrot. Entre le plus très jeune garnement familier de la galère et l’élégant rhéteur parisien, enfant de Bizot, cadet de Noiret et Rochefort, le lien se fait naturellement. Au-delà de la fantaisie, quelque chose les rapproche d’évidence, une même volonté de ne pas séparer l’art et la vie, la scène et les coulisses, une façon d’habiter poétiquement le monde. Il m’a offert une place dans son univers et je m’y suis tout de suite senti à l’aise, confie, reconnaissant, Tito. Il aime ce que je fais, il me laisse libre de m’exprimer. C’est mon meilleur agent aujourd’hui ! » D’abord à la radio Nova, puis France Inter où Baer lui demande d’intervenir aux côtés de sa bande habituelle, François Rollin, Atmen Kelif, des as de la digression loufoque ; et maintenant au théâtre, dans le dernier spectacle du comédien, pour des incises musicales et, surtout, pour faire la route ensemble. Autre rencontre importante, celle avec le réalisateur Christophe Duthuron qui, en 2018, lui propose un rôle dans son film Les Vieux Fourneaux, avec Eddy Mitchell, Pierre Richard et Alice Paul. Tito n’en revient toujours pas Je n’avais jamais joué la comédie. Je ne suis pas un acteur bien sûr, je joue ce que je suis. Même si j’ai toujours bien aimé affabuler, c’est vrai… » Avec sa gueule, son grain, son intelligence de l’instant, à vrai dire on n’a été moins surpris que lui de la proposition, et on ne le serait pas davantage si l’expérience venait à se renouveler. Un troubadour à Saint-Germain Celui qui a suivi une initiation au chamanisme après une expérience troublante à Terre-Neuve une histoire de baleine échouée dans la baie de St-John’s après un dessin prémonitoire… croit davantage aux signes, aux liens magiques, à la vie désordonnée des esprits, qu’à une route tracée au gré des intérêts et de l’ambition. Je n’ai jamais couru le cachet. Mes employeurs ont toujours été mes potes à Bordeaux, à Séville, Denis, Édouard… Ils écrivent des rôles pour moi », s’excuse-t-il presque, toujours trop modeste. Son ami Lamezas corrige Il a galéré, il n’a jamais eu d’argent, mais sa richesse c’est sa vie, tout ce qu’il a connu. Des mecs comme ça, on n’en rencontre pas beaucoup dans une vie. » Catherine, la grande sœur, abonde et complète Je peux passer des heures à l’écouter me raconter ses soirées, ses rencontres, ses expériences. Il est curieux de tout, il a de l’humour, il est humble, ses succès ne l’ont pas changé. » © Pascal Chantier Ces dernières années, on le croisait souvent dans les allées du marché Saint-Germain où le J’Go faisait vivre une loge. Il est devenu le musicien de Saint-Germain », le troubadour d’un drôle de village un peu endormi, où flottent encore les fantômes de Vian et Blondin. Les gens le reconnaissent, l’interpellent, et il leur raconte peut-être comment, à la suite d’un pari, il a traversé le Sahara au volant d’une 600 Mercedes V12. Je ne cherche rien, déclare Tito. Je n’ai pas besoin de plus, j’attends que ça arrive. » Un genre de philosophie, pas très éloignée de la sagesse stoïcienne, qui semble le rendre heureux. Il a trouvé son petit paradis », un chalet au bord du lac de Hourtin, dans ce Bassin d’Arcachon qu’il n’a jamais vraiment quitté. Il a son bateau, il pêche avec son fils de 19 ans, Mathys. Chloé, qui vient d’avoir un enfant, passe le voir de temps en temps. L’océan n’est pas loin, le bois à côté est plein de champignons ; en septembre, on entend le brame du cerf. Au moment de se quitter, Tito évoque sa lecture récente d’un livre de Bernard Moitessier, le marin qui un jour a préféré ne pas franchir la ligne d’arrivée. Il se lance, peut-être par mimétisme, peut-être pour le plaisir d’affabuler, dans la description d’un prochain voyage en Polynésie. J’amènerai ma guitare et du Noir de Bigorre. Je jouerai mes chansons et j’écouterai les leur, je recevrai mes amis de passage… Tu viendras me voir ? » Soudain, on se prend à rêver de corail et d’îlot de sable, de lagon translucide et de toit en feuilles tressées. On s’imagine la nuit autour d’un feu avec Tito qui nous raconterait des histoires. Au fait, je t’ai parlé de ma première guitare que j’ai achetée à un luthier manchot ? » Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce. Par Edouard Baer du 19 au 21 novembre à Odyssud.
\n\n\n tiens voilĂ  l facteur bourvil paroles
Parolesde Bourvil Toutes les paroles ou lyrics de Bourvil: A bicyclette; A dada; À Joinville-le-pont; A la campagne; A pied, à ch'val et en voiture; Abonné au gaz; Abuglubu, abugluba ; Adèle; Ah, ce que t'es bête; Allumett' Polka; Angèle; Au son de l'accordéon; Avec Bidasse; Baladin; Ballade irlandaise; Berceuse à Frédéric; Bonjour, monsieur le maître d'école; C'est l'piston; C

C'est difficile de la rater. Pour le promeneur qui passe devant la permanence de campagne de Gérald Darmanin dans le centre-ville de Tourcoing, il y d'abord ce portrait photographique imposant où les cheveux poivre et sel montrent que le jeune loup qui avait ravi par surprise la mairie en 2014 a, depuis, usé quelques nuits dans les couloirs de Bercy. Et puis surtout ce prénom, affiché en plus gros caractères que le nom, qui paraît du coup comme écrasé. Je ne vois pas où est le problème, c'est juste que tout le monde m'appelle Gérald ici », s'amuse celui qui est bien décidé à conquérir une seconde fois la mairie lors des prochaines Tourcoing à pied avec Gérald Darmanin, c'est entendre dans les rues quelques Gérald », plusieurs monsieur le maire » mais aucun monsieur le ministre ». Paris parait loin, à des milliers de kilomètres. Le journaliste des Echos », quelque peu dérouté, doit se rendre à l'évidence les tourquennois n'interpellent pas le ministre des Comptes publicssur la réduction de 0,1 point de PIB du déficit structurel promise au PLF, en retrait par rapport aux prévisions de la LPFP, du PSTAB et de beaucoup d'autres acronymes barbares. Ah Gérald, je voulais te prévenir que l'hygiène passe le 25. » Gérald, t'oublies pas de répondre au message de ma fille ? » Ici, c'est la politique comme Gérald Darmanin l'aime on serre toutes les pognes qui se présentent, on prend en photo les panneaux de signalisation tordus il a ça en horreur, bien plus que la hausse du déficit public visiblement pour l'envoyer sur une des nombreuses boucles Whattsapp où il règle une partie des affaires de la ville, et surtout on distribue son numéro de de la politiqueIl faut savoir que la population de Tourcoing se divise en deux catégories d'un côté ceux qui l'appellent Gérald et ont donc déjà son numéro de portable, et de l'autre ceux qui l'appellent seulement monsieur le maire » et qui vont obtenir son numéro de mobile dans la minute où ils l'auront interpellé dans la rue. C'est un petit truc qu'il utilise depuis quelques années, et dont il parle à chaque journaliste parisien de passage à Tourcoing quand un habitant veut lui parler d'un problème, hop, il lui suggère de lui écrire un SMS, en sortant si besoin une carte de visite sur laquelle il écrit lui-même à la main son numéro - comme un cadeau spécialement destiné à son interlocuteur. Parler aux gens, c'est la base de la politique, et aujourd'hui il faut créer une émotion, un lien personnel pour qu'ils vous entendent », professe-t-il. Avec presque personnes habitant Tourcoing, ça fait quand même beaucoup de liens personnels à tisser. Mais la tâche ne l'a jamais effrayé. Il s'en nourrit même, en boulimique de politique, depuis plus de quinze ans qu'il arpente la ville. Gérald Darmanin aime souvent à raconter que son arrivée à Tourcoing tiendrait avant tout à la crise de l'immobilier le jeune étudiant à Sciences-Po Lille n'avait pas les moyens de se loger sur place, et s'était rabattu sur sa voisine, moins chère. La légende fait tousser ceux qui l'ont connu à cette époque. Quand il débarque à Lille en 2002 pour poursuivre ses études à l'IEP, c'est en militant aguerri. Déjà cinq ans qu'il a pris sa carte au RPR, dans le centre du Paris où il a grandi. Les réunions dans les petits cafés avec saucisson et pinard, le copain facteur qui vous ouvre les portes à digicode pour accéder aux boîtes à lettres ou le sympathisant policier qui vous tire de mauvais pas tout cela a l'odeur de l'aventure, Gérald Darmanin aime la mère femme de ménageAutant dire que les étudiants de l'IEP Lille voient débarquer un personnage déjà formaté pour la politique. Il n'est pas du genre à arriver à l'IEP mal rasé, à checker » d'une main molle en vous lançant ça va, gros ? » Non, avec lui, c'est souvent costume-chemise, poignée de mains franche tandis que l'autre pogne vous agrippe par l'épaule, comme s'il s'apprêtait à vous refiler un tract. C'était une des rares personnes qui revendiquait son appartenance à la droite, on le remarquait forcément », se souvient un camarade de l'époque. Parfois, il agace, se fait traiter de bourgeois arrogant. Lui, bourgeois ? Aussitôt, il dégaine que sa mère est femme de ménage concierge en réalité. La technique marche toujours aujourd'hui. L'assiduité aux cours n'est pas forcément son fort, trop occupé qu'il est par ses activités militantes à Paris. Dès son arrivée, il a en revanche créé une antenne locale de », le club de réflexion d'un François Fillon alors séguiniste - Philippe Séguin reste son grand homme avec Charles de Gaulle. Il était clairement à l'IEP pour se créer un réseau », se souvient un autre élève de l'époque. L'actuel directeur, déjà présent à l'époque, Pierre Mathiot, ne dit pas autre chose c'était évident qu'il mènerait une carrière politique au vu de ses talents. Ce qui m'a étonné, c'est la vitesse à laquelle il est allé ». Ascension éclairA Lille, il est tout proche de Tourcoing, mais il va devoir faire un détour par Paris pour y arriver. En 2003, il se fait remarquer par un député du Nord inconnu du grand public, un certain Christian Vanneste, lors d'un stage à l'Assemblée nationale obtenu par hasard. Le jeune homme est débrouillard, travailleur et plein de toupet, sa marque de fabrique. Deux ans plus tard, l'élu RPR de Tourcoing est pris dans une tempête médiatique. Droite décomplexée, niveau expert en quelques semaines, il a enchaîné un amendement sur les aspects positifs » de la colonisation, puis une sortie contre l'homosexualité vue comme une menace pour la survie de l'humanité ». Le député du Nord sent le soufre, et son assistant parlementaire décampe. Il pense alors à son ancien stagiaire pour le remplacer. L'affaire ne se fait pas car Gérald Darmanin a déjà accepté un stage avec Jacques Toubon au parlement européen. Mais l'idée d'une collaboration informelle dans un tel attelage, quelle drôle d'idée. Gérald Darmanin y trouve pourtant son compte. Il sait qu'il a besoin d'une implantation locale pour percer en politique, et ses perspectives à Paris où il milite sont bouchées. La fédération de Paris à l'époque, c'était l'horreur pour se faire une place », se souvient Franck Giovannucci, ancien responsable national des jeunes RPR qui l'a connu jeune militant parisien. Tourcoing a l'avantage de le ramener vers ce Nord où il est né et qu'il aime, entre ses vacances à Ault dans la baie de Somme ou ses parties de pêche sur l'étang paternel à Saint-Amand-les-Eaux. Avec le TGV, la capitale n'est qu'à une heure, pas négligeable quand on vise un carrière politique nationale. Et puis Vanneste était sulfureux donc isolé, cela lui permettait de se faire une place plus facilement », persifle un ancien proche.Parti de petits bourgeois»De fait, Gérald Darmanin devient rapidement incontournable dans l'équipe tourquennoise entourant le député. Celui-ci en fait son directeur de campagne pour les législatives de 2007 puis les municipales de 2008. Le jeune homme est charmeur, blagueur, toujours prêt à chanter Les crayons » de Bourvil, au grand plaisir de ses compagnons de tractage. Les collaborateurs d'élus, on ne les remarque pas forcément. Mais lui a pris beaucoup de place très vite », se souvient Jean-Pierre Balduyck, maire PS de Tourcoing de 1989 à Christian Vanneste, une étrange relation intellectuelle se noue. L'élu est un curieux spécimen, un politique à l'ancienne qui laboure son terrain, capable d'aller à n'importe quelle AG de cruciverbistes pour réclamer la parole devant 3 personnes. Mais c'est aussi un professeur de philosophie, qui aime débattre de littérature et d'histoire. Le midi, dans les brasseries de Tourcoing, les deux hommes dissertent sur Jean Giraudoux, sur le philosophe René Girard ou sur l'héritage de Napoléon, encensé par Gérald Darmanin, vilipendé par Christian Vanneste. Et sur les questions politiques ? Gérald Darmanin assure aujourd'hui qu'il n'était d'accord avec lui sur à peu près rien. Il était libéral au plan économique et conservateur au plan sociétal, et moi souvent le contraire ». A l'époque, Anne-Sophie Petit, aujourd'hui chercheuse associée au laboratoire Ermes, le croise pour la thèse qu'elle prépare. Elle retient ce commentaire sans pitié qu'il fait en 2006 sur l'UMP d'alors c'est devenu un parti de petit bourgeois …, plutôt très progressiste et très libéral à la fois sur le plan des moeurs et sur le plan de l'économie, très peu de sentiment national. C'est complètement l'inverse de ce que je pensais - et que je pense toujours - quand je me suis engagé. » Si on avait dit alors au jeune Gérald Darmanin que bientôt il marcherait aux côtés de députés de la Start-up nation » carburant au coca zéro !Coup de pokerEn 2008, Christian Vanneste perd une nouvelle fois aux élections municipales. Troisième défaite, le colérique élu en a sa claque, et laisse la tête de l'opposition au conseil municipal à son jeune protégé. Mais bientôt, entre les deux hommes, les liens se distendent. Gérald Darmanin est de plus en plus à Paris, où il a fait de Xavier Bertrand son nouveau mentor. Quand Christian Vanneste se lance en 2012 dans une nouvelle embardée homophobe, en parlant notamment de la fameuse légende de la déportation des homosexuels », il reste cette fois prudemment à l'écart. Tempête à l'UMP. L'investiture est retirée à Christian Vanneste, et Gérald Darmanin saute sur l'occasion. Il m'avait demandé de le remplacer puis il a voulu revenir sur cette décision. Avec les militants, nous avions considéré qu'il fallait tourner la page », jure-t-il aujourd'hui. Depuis, son ancien parrain lui voue une rancune tenace. Le coup de poker réussit en tout cas et Gérald Darmanin est élu à trente ans, beaucoup s'en seraient contentés. Pas Gérald Darmanin, qui est déjà tourné vers les élections municipales de 2014. Le pari est ardu voilà 25 ans que la ville est tenue par les socialistes. La citadelle paraît inexpugnable, il va donc falloir l'attaquer au canon. A partir de début 2013, il parcourt inlassablement les rues de la ville, promettant à tous plus de sécurité et moins d'impôts. Dans les bars, dans les salles, il répète nous nous occuperons de vous ! » Alors que la tempête provoquée par le mariage pour tous est à peine calmée, il fait le pari que cela détournera du PS les musulmans qu'il juge à l'époque conservateurs sur les sujets de société ». Quelques semaines avant le premier tour, un tract est distribué dans les quartiers populaires Contre la théorie du genre, ne votez pas le candidat du PS » Michel-François Delannoy. Mais c'est un autre tract qui reste encore, six ans plus tard, au travers de la gorge des socialistes. Le jeudi avant le deuxième tour, l'UMP locale distribue un document dénonçant le scandale de la gestion PS de Michel-François Delannoy ». Que fait-il de vos impôts ? » est-il écrit, juste au-dessus de la copie d'une facture à euros du Carlton de Lille, célèbre à l'époque grâce à l'affaire DSK. La chambre avait été réservée pour des artistes de passage à Tourcoing. Mais un coup d'oeil rapide au tract pouvait donner l'impression que le maire était devenu le meilleur pote de Dodo la saumure - aux frais du contribuable. Ambiance. Trois jours plus tard, Gérald Darmanin l'emporte d'une tête, avec 671 voix d'avance. Pour les militants RPR du coin, c'est un miracle auquel il ne croyait plus après toutes ces années d'attente. Gérald Darmanin est l'élu, dans tous les sens du terme. Au bar Le p'tit quinquin », toute l'équipe hurle sa joie sur les paroles des sardines » de Patrick Sébastien. Ecrivain public ou assistant social»La campagne est finie, mais elle redémarre déjà. Gérald Darmanin ne conçoit la politique qu'au milieu des gens ». Toutes les semaines, même après sa nomination à Bercy qui l'a obligé à devenir premier adjoint, il organise des permanences à la mairie ou dans les quartiers de la ville. Les habitants viennent le voir, souvent dans l'espoir qu'il les aide à trouver un meilleur logement, ou pour obtenir des aides auxquels ils pourraient avoir droit. Il dit Les gens sont paumés face aux procédures administratives. Avec ces rencontres, comme tous les élus, je joue un peu le rôle d'écrivain public ou d'assistant social. ». Et quand les permanences physiques n'y suffisent pas, il y a les virtuelles. Chaque soir, il essaye de consacrer une heure pour répondre aux messages qu'il reçoit sur les réseaux sociaux. Depuis qu'il est ministre, il n'est présent en ville que deux à trois jours par semaine, mais son compte Facebook donne l'impression que Bercy a déménagé dans le Nord. A chaque assemblée générale, à chaque rencontre, à chaque conseil municipal, une photo ou une vidéo. Si vous voulez le voir danser la country avec les membres de l'association California Blue, c'est sur cette plate-forme qu'il faut aller les fans du Patrick Swayze de Dirty Dancing risquent d'être un peu déçus. L'ubiquité grâce à FacebookQuand les permanences physiques n'y suffisent pas, il y a les virtuelles. Chaque soir, Gérald Darmanin essaie de consacrer une heure à répondre aux messages qu'il reçoit sur les réseaux sociaux. Depuis qu'il est ministre, il n'est présent en ville que deux ou trois jours par semaine, mais son compte Facebook donne l'impression que Bercy a déménagé dans le Nord. À chaque assemblée générale, à chaque rencontre, à chaque conseil municipal, une photo ou une vidéo. Si vous voulez le voir danser la country avec les membres de l'association California Blue, c'est sur cette plate-forme qu'il faut aller les fans du Patrick Swayze de Dirty Dancing risquent d'être un peu déçus. Son chat Boris, adopté à la SPA, y fait de fréquentes apparitions, surtout depuis que l'élu a théorisé qu'il fallait parler des animaux pour toucher les électeurs. Son chat Boris, adopté à la SPA, y fait aussi de fréquentes apparitions, surtout depuis qu'il a théorisé qu'il fallait parler des animaux pour toucher les électeurs. Son programme municipal évoque d'ailleurs un endroit du souvenir », une sorte de cimetière pour animaux. Surprenant ? Quand on lui en parle, il dégaine que la moitié des habitants à Tourcoing ont un animal de compagnie. Rien n'est laissé au hasard avec Gérald Darmanin en matière de campagne électorale. Ses bénévoles peuvent en témoigner ils ont ordre d'écrire à la main les adresses des électeurs auxquels il adresse certains tracts, au motif que cela donnerait plus de chances à ces lettres d'être ouvertes et lues. Un ascète avec des envies d'ailleursDepuis quelques mois, ses proches expliquent dans la presse locale qu'il peut être à Tourcoing ce que Jean-Louis Borloo était à Valenciennes. Ca tombe bien, lui explique dans la presse nationale qu'Emmanuel Macron a besoin d'un Borloo. Fini la campagne agressive de 2014, Gérald Darmanin se pose cette année en rassembleur et bâtisseur. Il parle à l'envie de cette parcelle de 7 hectares qui doit redessiner le centre-ville, et des habitants qui ont rejoint la ville durant son mandat. Avec les 200 caméras de vidéoprotection installées dans la ville, il juge avoir tenu ses promesses en matière de sécurité. Borloo et Darmanin sont tous deux hors normes. Mais le premier était un jouisseur de la politique, quand le second est un ascète », estime un patron du Nord qui connaît bien les est une discipline. Depuis dix ans, pour Gérald Darmanin, c'est permanence le vendredi, café au centre-ville le samedi matin avant une visite au marché, un autre café le dimanche matin, toujours dans le même bar, et puis ces réunions d'appartement qui s'accumulent quand approchent les élections une cinquantaine depuis décembre… Parfois, Gérald Darmanin dit avoir des envies d'ailleurs. Je pense que cette municipale sera sans doute la dernière élection à laquelle je me présenterai. Le seul mandat électif qui m'intéresse, c'est celui de maire. Après trois mandats d'élu municipal, ce sera sans doute suffisant. J'adore la politique, mais elle m'a coûté une grande partie de ma vie personnelle et je ne compte pas en faire éternellement. J'ai désormais envie de me poser et de fonder une famille », jure-t-il, parlant d'entreprenariat, de départ à l'étranger avant ses 50 ans. En face, le journaliste ricaneur se dit tiens, un nouveau candidat à la tentation de Venise ». Une telle boulimie, et même pas un petit Matignon ou Elysée pour la route ? Quelques jours plus tôt, Gérald Darmanin avait posté sur son compte Facebook une vidéo de karaoké dans un bar de Tourcoing. Au milieu des écharpes de foot, il y chantait du Aznavour J'me voyais déjà, en haut de l'affiche. » Ca, on l'a bien compris, mais l'affiche est-elle tourquennoise ou nationale ?Un paysage politique fragmentéLa campagne municipale a eu bien du mal à prendre à Tourcoing. Presque atone, si la permanence de Gérald Darmanin n'avait pas été taguée par les opposants au 49-3 le 1er mars dernier. Le paysage politique est, il est vrai, complètement fragmenté localement, avec pas moins de 8 listes. Le PS, qui a tenu la ville 25 ans, n'a même pas présenté de candidat sous son étiquette. Le FN, traditionnellement fort, présente un jeune mal connu. De quoi favoriser Gérald Darmanin, qui a réussi à élargir sa majorité. Le Modem l'a rejoint, de même que l'ancienne candidate PS qu'il avait affrontée aux législatives de 2012. En plus, Les Républicains n'ont pas mis de candidat face à lui. Il faut dire qu'il a gardé dans son équipe la sénatrice LR Brigitte Lherbier. Je l'aime beaucoup, il faut distinguer le national du local », explique-t-elle.

SzD90ZS.
  • 6le16v36rb.pages.dev/57
  • 6le16v36rb.pages.dev/104
  • 6le16v36rb.pages.dev/6
  • 6le16v36rb.pages.dev/128
  • 6le16v36rb.pages.dev/328
  • 6le16v36rb.pages.dev/344
  • 6le16v36rb.pages.dev/180
  • 6le16v36rb.pages.dev/251
  • 6le16v36rb.pages.dev/341
  • tiens voilĂ  l facteur bourvil paroles